Super Grand Prix
5.6
Super Grand Prix

Long-métrage d'animation de Waldemar Fast (2025)

Waldemar Fast filme la vitesse comme un souvenir. Pas celle des records, mais celle du cœur.

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Une route. Un moteur qui tousse. Et cette ligne droite, si longue qu’on en oublie où elle mène. Super Grand Prix commence comme un rêve d’enfant : Edda, petite mécano obstinée, veut courir avec les grands. Le monde la regarde avec un sourire poli. Trop jeune. Trop naïve. Trop fille. Mais elle ne regarde pas les autres. Elle regarde la piste. Waldemar Fast filme la vitesse comme un souvenir. Pas celle des records, mais celle du cœur. Chaque plan semble vibrer entre deux battements. La caméra glisse, puis s’arrête, puis repart. On sent le vent plus que le moteur. Le film ne cherche pas la performance : il cherche le souffle. L’animation, signée Mack Animation, surprend. Les textures sont douces, presque peintes. Les reflets sur la carrosserie ressemblent à des coups de pinceau. Rien n’est réaliste, tout est sensible. Et quand les pneus mordent le bitume, on a presque peur qu’ils saignent. Le duo Edda / Ed fonctionne. Thomas Brodie-Sangster prête sa voix avec cette fragilité calme qu’on lui connaît. Gemma Arterton, en mentor inattendue, apporte une chaleur simple, presque maternelle. Et derrière eux, le ton joyeux de Donald Reignoux donne de l’air, comme une soupape. Mais c’est la voix d’Edda — vive, tremblante, sincère — qui tient tout. On y entend le doute, la colère, la petite étincelle qui refuse de s’éteindre. La bande originale, elle, pulse doucement. Des nappes pop, des refrains un peu naïfs. Rien de spectaculaire. Et pourtant, quand le dernier tour commence, tout se met à battre plus fort. Le son, la couleur, les cris dans les gradins — tout se fond. Comme si le film lui-même voulait accélérer. Ce qui frappe, c’est la manière dont Fast filme la course sans jamais oublier l’enfant. La vitesse reste une émotion, pas une mécanique. Quand Edda serre le volant, ce n’est pas pour gagner. C’est pour exister. Le film parle moins de compétition que de légitimité. De cette rage tranquille qu’on appelle le courage. Quelques scènes trébuchent. Un humour un peu forcé, une morale trop visible. Par moments, on sent le cahier des charges : le message, la leçon, la bonne humeur obligatoire. Mais malgré ces virages mal pris, Super Grand Prix garde le cap. Parce qu’il croit à ce qu’il raconte. À la fin, Edda ne gagne pas vraiment. Ou peut-être que si. Elle regarde la ligne, la franchit, et on ne sait plus si c’est la course ou la peur qu’elle vient de battre. Le moteur s’éteint. Le silence revient. Et dans ce calme, on entend encore le rêve tourner. Ma note : 14 / 20


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Le-General
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