A quel point aime-t-on Mario ?

Joueur inconditionnel du plombier à salopette depuis ma tendre enfance sur SNES, l'annonce du film Mario avait forcément attisé ma curiosité. Si j'étais plutôt circonspect sur le choix de Chris Pratt pour incarner la voix du légendaire héros sautillant, je n'en attendais pas moins le visionnage de cette nouvelle adaptation de jeu vidéo dont la qualité reste toujours à craindre malgré de bonnes surprises occasionnelles (la série Castelvania sur Netflix, The Last of Us sur Prime en sont de bons exemples).

Une fois le long-métrage visionné, se pose alors la question : à qui s'adresse Super Mario Bros ? Si l'on regarde l'opinion générale, on se rend compte que le film est plutôt dévalué par la presse et apprécié par le commun des spectateurs. Et effectivement, je dirais que cette adaptation au royaume Champignon s'adresse avant tout au public des fans de la mascotte de Nintendo. Je dirais même des fans « hardcore » si l'on peut dire, tant les références sont nombreuses et recouvrent l'ensemble des jeux sortis jusqu'à présent... Sans trop en dévoiler, cela va de simples ennemis apparaissant dans certains jeux spécifiques à du boss plus ou moins connu de l'ère N64 ou encore des mécaniques « avancées » propres à Mario Kart. Pour quelqu'un qui, comme moi, à grandit à côté de la franchise en expérimentant la quasi-totalité des nouveaux épisodes, je confesse que cette débauche de références a su titiller mon côté nostalgique du début à la fin. Cette profusion de caméos à chaque plan fait son petit effet, transformant presque le film en un jeu lui-même, jeu dans lequel on va chercher le moindre petit secret à l'image sur chaque scène, sur chaque plan. Cela marche également au niveau musical d'ailleurs, de nombreux morceaux tirés des jeux étant distillés ça et là, parfois sur quelques notes seulement, afin d'immerger les plus vétérans d'entre nous dans notre passé de joueur Nintendo.

De fait, je peux dire que le film a très bien fonctionné sur moi. Mais je comprends aussi la tiédeur de la presse car, pour quelqu'un qui ne suivrait pas ou très peu l'actualité « Marioesque » depuis de nombreuses années et pour qui les références n'ont aucun effet, il s'agit d'un film d'animation lambda, au design très (voire trop) coloré, à l'histoire classique au possible et aux personnages peu approfondis. Impossible de nier ces évidences. Avant de regarder Super Mario Bros, l'important reste peut-être de savoir se placer sur l'échelle de son affection pour le plombier moustachu.