Superbeast Mais Pas Super Bête !

Superbeast restera l'unique film de George Schenck en tant que réalisateur, lui qui consacrera ensuite la majeure partie de sa carrière à écrire et produire pour le cinéma et la télévision. Cette petite production tournée aux Phillipines avec on l'imagine peu de moyens, semblait promettre un bon gros bis avec des monstres bien craignos ; mais au final George Schenck qui fait aussi office de scénariste nous propose une sympathique et solide série B qui mélange aventures, science fiction et horreur.

Superbeast nous raconte l'histoire du docteur Alix Pardée une femme pathologiste qui se rend aux Phillipines afin de tenter de résoudre le mystère d'un ressortissant américain revenu de là bas avec un faciès de monstre et un comportement primitif. Une fois sur place elle va découvrir dans la jungle un laboratoire secret tenu par le Dr Bill Fleming lequel expérimente diverses potions miracles sur les populations locales.

Superbeast ne commence pas de la meilleure des manière avec un montage assez haché et un style télégraphique qui semble avoir oublié de lier les différentes séquences entre elles. On suit un homme qui erre dans la jungle Stop / L'homme vole un camion Stop / L'homme essaye de se faire soigner dans un hôpital Stop / L'homme attaque un type dans un aéroport et lui vole son costume Stop / L'homme se fait abattre à sa descente d'avion après un atterrissage en catastrophe Stop / Une médecin arrive et fait l'autopsie du cadavre dont elle ressort en disant Wow !! Stop. Les séquences s'enchaînent rapidement avec parfois la sensation qu'il manque quelques éléments intermédiaire mais déjà le film frappe les esprits avec une autopsie de cadavre bien trop réaliste pour avoir été truquée et qui sera la seule séquence vraiment horrifique du film (mais quelle séquence). Ensuite nous allons donc suivre le docteur Alix Pardée (Antoinette Bower) à la recherche de la vérité dans une ambiance de cinéma d'aventures avec pirogue, pont de lianes et les très beau décors de la jungle des Philippines. Puis le film glisse vers la science fiction avec la découverte d'un laboratoire et d'un savant qui tente de guérir des criminels de toutes pulsions agressives mais dont les cobayes après être dans un premier temps devenus doux comme des agneaux retournent ensuite à l'état sauvage avec un visage et une gestuel simiesque. Le tout est plutôt bien écrit et assez crédible surtout que Superbeast propose des personnages secondaires troubles tel qu' un mystérieux mécène qui s'amuse à chasser les cobayes redevenus sauvages et un flic pourri qui fournit les sujets, interprété par l'inévitable acteur philippin Vic Diaz.

Même si le rythme du film reste assez tranquille et que l'action tout comme l'horreur se font rare, Superbeast avec son mélange des Chasses du Comte Zarrof et de L’île du Docteur Moreau offre un réjouissant condensé de série B. Le film explore même les fantasmes sauvages de notre brave pathologiste qui la nuit venue fait des rêves érotiques avec des hommes primitifs, le tout restant tout de même très soft et pudique niveau érotisme. Quant au final bien que un peu bancal il permet au film de George Schenck de venir flirter avec le mythe du monstre romantique achevant la très bonne impression globale que laisse le film.

Superbeast est une bonne série B, solidement écrite, bien réalisé et correctement interprété. Le film sans excès ni fulgurances s'appuie simplement sur une bonne histoire, l'exotisme de ses décors pour nous proposer un bon récit d'aventures teinté de science fiction.