On le croyait cinématographiquement mort, perdu à jamais, fini, fumé, complètement foutu... et le voilà qu'il nous revient en pleine forme ! Vraisemblablement très inspiré par son sujet, Paul Schrader signe en effet son grand retour avec First Reformed, un film qui, hélas, demeurera invisible dans nos salles malgré l'accueil chaleureux qui lui a été réservé outre-Atlantique et lors du Festival de Venise où il figurait en compétition. Également auteur du scénario, Paul Schrader renoue avec ses thèmes favoris : le terrorisme, le radicalisme et l'autodestruction, le christianisme, l'Amérique et ce monde de merde, corrompu jusqu'à la moelle, dans lequel nous vivons. C'est du lourd ! Le type est remonté à bloc et il a quelques comptes à régler !
Dès la première image, on sent que Paul Schrader est plus inspiré qu'il ne l'a été depuis peut-être plus de 20 ans ! Générique classe et minimaliste. Typo élégante. Choix du format académique (1,375:1 pour les connaisseurs). Ouverture par un lent travelling avant vers le porche de la fameuse église, suivi de quelques plans aux cadres propres et travaillés sur la bâtisse. Tout cela intrigue immédiatement et installe d'emblée l'ambiance. Les mouvements de caméra seront ici très rares (4 ou 5 à vue de nez), Paul Schrader opte pour un rythme assez lent et des plans fixes, laissant ses acteurs habiter l'image, à commencer par Ethan Hawke...lire la suite de la critique.