Surf Ninjas
3.8
Surf Ninjas

Film de Neal Israel (1993)

Des choses gentilles à dire sur ce film :

Gros plaisir régressif dont on se dit putain c’est con que je l’ai pas découvert quand j’avais encore 10 ans celui-là, Surf ninjas est une ode au soleil californien des années 1990, à la baston porteuse d’honneur et de lumière et à la Game gear. On ne va pas se mentir, c’est mauvais, mais au-delà de la portée nostalgique potentielle du bazar, il y a un petit fond de poésie naïve assez touchante. Et même la prestation insupportable d’un Rob Schneider en voie de développement (ça doit être son premier gros rôle) aussi roux qu’un intérieur de salon dans les années 1970, apporte son petit quelque chose.

Le scénario est con comme un fantasme d’élève de CM1, d’ailleurs, il a probablement été écrit par un élève de CM1 : deux frangins amateurs de surf et d’air rafting en jeep, Johnny et Adam (Ernie Reyes Jr. et Nicolas Cowan), apprennent qu’ils sont en fait les princes en exil de Patusan, un royaume insulaire situé quelque part en Asie, et avec l’aide de leur pote lourdingue (Rob Schneider), du fidèle Zatch (Ernie Reyes Sr.) et de la tip top canon Ro-May (Kelly Hu) partent reconquérir leur royaume des mains de l’usurpateur au titre ronflant de Colonel Chi (Leslie Nielsen, oui, oui).

Sur la forme, c’est guère plus avancé... l’armée de ninjas du sinistre Colonel Chi (Leslie Nielsen, oui, oui (bis)), débarquant de camions bennes, se balade en plein jour en treillis militaires plus adaptés à la jungle et à l’obscurité qu’aux enduits éblouissants de la Californie. Les péripéties se succèdent bon an mal an, des attaques déloyales lancées dans le quotidiens des deux gniards jusqu’à leur retour sur leur île d’origine où ils vont kicker un paquet de culs, enfin surtout Johnny, joué par Ernie Reyes Jr.. Petit détail rigolo, décrit à l’origine par Joseph Conrad dans Lord Jim publié au début du XXe, le royaume de Patusan est aussi celui d’où est originaire le chevalier lumière interprété par, tiens, tiens, Ernie Reyes Jr. dans la série du même nom et dans laquelle il kickait déjà pas mal de culs. Dans Surf ninjas, on découvre même un Little Patusan à Los Angeles (a priori) histoire d’appuyer un peu plus le trait.

Un film sans surprises ? Oui. Eeeeeet non.

Parce que l’un des gros ressorts du film reste l’utilisation surprenante de la Game gear comme outil de divination/arme fatale. La console permet en effet à Adam d’anticiper les attaques ennemies ou de décupler les forces de son frangin sans aucune explication si ce n’est une vague mention à une magie un peu fourre-tout qui arrive tardivement. Autant dire que la première utilisation du bouzin surprend pas mal. D’un point de vue plus terre à terre, il se trouve que New Line Cinema et Sega ont signé un partenariat avant le tournage, un jeu Surf ninjas a d’ailleurs vu le jour simultanément.

Après, malgré ce cynisme ; malgré un Leslie Nielsen qui fait peine à voir (oui, oui) et malgré un Rob Schneider qui arrive déjà à pourrir des gags qui auraient pu être drôles (nan mais c’est moi le prince en vrai ou la superstition des « et si »)... ; et au-delà les gourmandises que constituent le bandeau sur le fond comme symbole d’intronisation, le comique de répétition qui voit un sbire rouler dans de longs escaliers après s’être fait rossé ou encore l’armée de figurants qui fait absolument n’importe quoi en arrière plan lors de la bagarre finale ; Surf ninjas constitue aussi un vrai plaisir premier degré. Aaaah, le souffle de l’aventure qui gifle en pleine face sans soucis de cohérence, Ernie Jr. qui se lâche et met coups de pied sur coups de pied comme au bon vieux temps du chevalier lumière, et des gags qui pour certains fonctionnent plutôt bien notamment la vue subjective depuis une paire de jumelles avec deux ronds quand Johnny s’en sert... et un seul quand il s’agit de Zatch... parce que Zatch est borgne et qu’il porte un cache œil. C’est débile mais ça suffit à mon bonheur.

Voilà, tout ça fait que j’ai grave kiffé. Mon quotient intellectuel plafonne à 29 et je m’en porte pas plus mal.


Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film

Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/surf-ninjas

Ou sinon, je regarde juste les 47 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool


Personnage > Agissement

Bagarre > Atteint, blesse ou tue un·e allié·e lorsque l’adversaire esquive – Bagarre > Valdingue à travers une vitre, une palissade, une porte... – Chute dans le vide en criant « Aaaaaah ! » – Course-poursuite > Défonce volontairement un portail avec son véhicule – Passe à travers une vitre > pour surprendre ou faire une entrée en scène stylée – Prise du sommeil – Stylé > Démontre son habilité avant un combat pour intimider son adversaire – Stylé > Ponctue ses phrases par un mot étranger – Stylé > S’exclament la même chose et en même temps – Vie de merde > Vomit

Personnage > Citation

Ordonne > « Tuez-le ! » / « Tuez-la ! »

Personnage > Héros ou héroïne

Tension > Son fils, sa fille, sa femme, un·e proche est en danger, entre les mains des méchant·es

Personnage > Interprétation

En fait des caisses – Marmonne

Personnage > Méchant·e

À l’épreuve > Sous-fifre qui se fait berner comme un·e bleu·e – Mégalomane

Réalisation

Fin > Mariage/fête + passage musical + passage en revue de tous les personnages qui s’amusent – Grammaire > Passage musical – Grammaire > Ralentis injustifiés et insupportables – Habillage > Placement de produits – Ouverture ou fin > Voix off d’introduction ou de conclusion – Reconstitution de souvenirs, récit, accompagnés d’une voix-off – Vue subjective > d’une personne droguée, sonnée ou victime de malaise – Vue subjective > Jumelles... avec deux ronds bien dessinés

Réalisation > Accessoire et compagnie

Pouet-pouet > Déguisement – Pouet-pouet > Effet pyrotechnique hasardeux

Réalisation > Audio

Bruit exagéré > Balles qui ricochent contre du métal – Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps – Musique > Classique – Musique > Rap – Utilisation de hard rock dans un contexte badass

Réalisation > Surprise !

Faux suspense !

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Comique de répétition – Coup dans les couilles (gag) – En fait des caisses (personnage) – Gag cartoonesque – Gag reposant sur un handicap physique – Met en échec le type chargé de le tuer sans s’en rendre compte

Scénario > Dialogue

Dissertent au cours d’une fuite ou d’une poursuite – Phrase-choc

Scénario > Élément

Prophétie : la légende dit que...

Scénario > Ficelle scénaristique

Amour au premier regard

Thème > GI Joe

Ordonne > « Go, go, go ! »

Thème > N’importe quoi

Carton-pâte > Coup de poing pouet-pouet – Non-suspension d’incrédulité > Disparaît comme par enchantement – Scientifiquement non prouvé > Physique des matériaux soumise à rude épreuve – Trop con·ne > Ces gens font des trucs complètement con

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
7

Créée

le 3 févr. 2024

Critique lue 15 fois

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