Le réalisateur-scénariste a eu l'idée de cette histoire par sa grand-mère qui avait des troubles obsessionnels compulsifs : elle se lavait les mains sans arrêt (utilisant jusqu’à quatre savons par jour) et nettoyait tout en permanence (se servant de douze bouteilles d’alcool ménager par semaine).


Si je suis allée voir ce film c'est pour son affiche et son titre. Comme je n'avais pas vu la bande-annonce j'ignorais de quoi il parlait et pour tout avouer je croyais que c'était un film asiatique. J'ai donc été assez étonnée de découvrir qu'il s'agissait d'une production franco-américaine.


D'autre part, j'ai été très perturbée par la ressemblance entre Haley Bennett et Jennifer Lawrence : bien que je savais qu'il ne s'agissait pas de la seconde, je ne pouvais m'empêcher de penser à elle pendant tout le film.


Ce que j'ai particulièrement apprécié c'est ce mélange entre univers coloré et univers froid. Il y a la façade (ce que veulent montrer les personnages, comment ils veulent apparaître aux yeux de tous) et le dessous (ce qu'ils sont vraiment).


Le cinéaste a réussit, par un rythme relativement lent, à rendre le malaise de plus en plus présent. L'ambiance immaculée du début tournant ainsi à un mauvais rêve de plus en plus sombre et inquiétant.


Swallow est aussi un film féministe qui parle autant d’émancipation féminine que de la maladie de Pica, qui est ici montrée comme un symptôme du patriarcat.


Il s'agit à la fois d'énumérer avec précision les détails du comportement d'une personne et comment un trouble peut affecter autrui de manière directe ou indirecte.


La tension est palpable, la vision n'est pas évidente et plutôt perturbante et pourtant, on est captivés par cette analyse de l'ennui, du mal-être, la recherche de son identité, la soumission...


Même si j'ai trouvé qu'il y avait quelques maladresses, cela m'a rendue curieuse vis-à-vis du reste de la filmographie de Carlo Mirabella-Davis et j'ai hâte de voir ses prochains films.

SybilleGuerriero
7

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le 8 sept. 2020

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