Bob Fosse réalisait, avec ce premier film, un coup d'essai et un coup de maître. Les séquences dansées sont particulièrement époustouflantes d'inventivité (cadrages, composition des plans, d'une très grande variété, souci du détail piquant, original, atypique... j'en passe. Les qualités abondent). Malicieux clin d'œil à West Side Story (séquence sur le toit, menée tambour battant par le personnage incarnant l'entraîneuse latino et incluant des références musicales évoquant Bernstein et son I want to be in America). Quel bonheur ! Le "clou" du spectacle étant l'hallucinante séquence dont Samy Davies Jr est la vedette. D'une audace et d'une inventivité incroyable. Et au milieu de tout cela Shirley, vivante, incarnée, touchante, reprenant le personnage de Giulietta Masina, puisque ce film est un remake des Nuits de Cabrira d'un certain Fellini. Le fond : la célébration de la vie à travers les déboires d'une femme dont les désillusions sont autant d'étapes d'un voyage initiatique. Le retour à la vie se fait de 2 façons : des musiciens jouant une aubade sous son balcon pour Giulietta Masina, des hippies illuminés et ne sachant que dire "Good morning" pour Shirley MacLaine.
Ralentis, montage de plans fixes sur fond musical : l'originalité prend bien des formes.
Ma note finale ne veut pas dire que ce film est parfait. Elle veut dire que, tel quel, il est inimitable.