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Ari Aster est un prodigieux cinéaste. Cette lapalissade liminaire dite, entrons dans les détails. Cet art de manier l'étrangeté d'un monde flottant, menaçant, imprévu vient de l'image, uniquement de l'image et donc de la technique cinématographique pure. Tout ce que contient ce film est impossible à reproduire. Le cinéaste seul en a la clef. Un exemple : ce fabuleux plan dans le bureau de police oú l'officier indien se trouve dans un coin, mais dont la présence est fascinante, puis, l'instant d'après, la manière avec laquelle, ayant compris la résolution de l'énigme, il sort précipitamment. Montage, cadrage, rythme : tout est époustouflant. Ari Aster, à l'instar d'un Kubrick, n'est pas un moraliste. Peu importe le fond. Il est au service de ce qui est montré. Je suis sorti de la salle de cinéma secoué. Ne sachant que penser. Et les séquences sont remontées petit à petit dans ma mémoire les jours qui ont suivi. Le propre des grands cinéastes, à mon sens. Les critiques négatives ont plu à propos de ce film. C'est ainsi. Je reprends la phrase de Beethoven évoquant ses derniers quatuors à cordes : "Ça leur plaira plus tard."
10
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le 18 oct. 2025
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