Un joli film mais mal foutu.


D'abord il y a un souci de focalisation. Quel est le sujet du film et qui est le personnage principal ?


A cette double question plusieurs réponses viennent à l'esprit.


On pense d'abord à Swing, puisque c'est le titre du film. Or jusqu'au bout on reste en surface de ce personnage dont on n'apprend quasiment rien. On s'interroge même longtemps sur son identité sexuelle le film jouant de cette ambiguïté. Mais justement pourquoi ? En quoi est-ce utile ?


On pense ensuite à Max que l'on suit de beaucoup plus près que Swing et dont on perçoit mieux les émotions. Mais le film se désintéresse de lui dans de long passages. Il faut dire qu'il n'y a pas véritablement d'enjeu intéressant autour de Max. Il apprend la guitare auprès d'un manouche, soit. Il passe des vacances dans un milieu différent du sien. Ok. Et il s'amourache d'un garçon/fille au milieu d'une nature ensoleillée. Et reporte tout cela sur un grand cahier de vacances. Et voilà. C'est maigre. On a finalement l'impression que Max sert juste de témoin, de prétexte pour porter un regard extérieur sur le monde gitan. Mais ça sonne artificiel.
Il y a enfin Miraldo. Il est incroyable lorsqu'il commence à jouer de la guitare. Il n'est en revanche pas très crédible dans son rôle d'instructeur improvisé. Cela nuit à la crédibilité de l'histoire et empêche l'émotion de poindre.
On en conclut que le vrai sujet du film aurait pu être la musique manouche. Les quelques passages musicaux du film sont particulièrement réussis. Mais la plus grande partie des scènes portent sur l'amitié naissante entre les deux ados pour laquelle la musique ne tient précisément aucun rôle. (la guitare de Max les embarrasse d'ailleurs plus qu'autre chose). Alors quoi ?
Au final, on papillonne (on swingue ?) d'une jolie fleur musicale à une jolie fleur bucolique sans jamais vraiment savoir ce qui est important dans tout ça.
Restent quelques beaux moments et un message de tolérance (la musique qui rassemble au delà des différences de religions ou de culture) qui fait du bien par les temps qui courent.

Theloma
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le 3 mars 2015

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