J’imagine bien Luc Besson et Olivier Megaton (qui prend les commandes de la saga à partir du deuxième volet) en réunion à la suite du succès inattendu de « Taken ». On met de côté le fait de vouloir se renouveler, le fait de créer un scénario original. Pas besoin, le premier a fonctionné et par conséquent le deuxième fonctionnera. Voici le synopsis :
« Dans Taken, Bryan Mills, ex-agent de la CIA aux compétences si particulières, a réussi à arracher sa fille des mains d’un gang mafieux. Un an plus tard, le chef du clan réclame vengeance. Cette fois-ci, c’est après lui qu’ils en ont. »
« Taken 2 » est la définition parfaite du concept qui s’essouffle, de la fausse bonne idée et du « même en moins bien ». Les albanais reviennent se venger et clairement, on s’en fout. On se sent pas concerné par cette revanche, pour cela il aurait fallu mieux développer (enfin… développer tout court !) le clan lors du premier volet. On aurait pu y intégrer un leader charismatique qu’on adore détester et on aurait alors attendu un combat, une lutte finale entre Bryan Mills (Liam Neeson) et ce leader albanais. Non, à la place, le clan albanais est inintéressant au plus haut point et on n’a pas forcément de satisfaction lorsque Bryan Mills les tabasse. Juste de l’indifférence.
Le succès du premier volet était surtout dû à la prestation de Liam Neeson. Hors dans cette suite, Kim (Maggie Grace) prend énormément d’importance. Autant je trouve le personnage intéressant, autant c’est dommage d’avoir retiré un peu d’importance à celui du personnage de Liam Neeson. Forcément, quand on donne moins d’intérêt à ce qui a fait le succès du premier film, il faut s’attendre à ressentir une perte d’intérêt.
C’est le ressenti que j’ai eu à la fin de ce « Taken 2 » : une perte d’intérêt pour les personnages et pour l’intrigue en elle-même. Je m’étais pris d’affection pour ce père prêt à tout pour retrouver sa fille. Ici, il pouvait arriver quelque chose à Kim que je n'aurais pas été plus attristé que ça.
Le scénario n’est pas plus évolué que ça, on reprend le même schéma narratif et on applique ce qui a marché pour le premier volet. Pour un spectateur lambda sans exigence ça ne posera pas de problèmes, mais si vous êtes du genre à crier au scandale à chaque facilité scénaristique alors ce film vous fera l’effet d’indifférence la plus totale. Le premier volet a tellement marché qu’on a voulu nous refaire la même scène d’enlévement au téléphone… Sauf que sincèrement on a compris et ça m’a fait autant d’effet que Jean-Claude Dusse qui chante l’hymne américain dans « Les Bronzes III » sur son jet-ski…
Et dans cette suite, c’est Bryan Mills qui se fait enlever. Après tout pourquoi pas … Sauf que ça rend la suite du film totalement prévisible et attendu. Bien sûr que non, Bryan Mills ne mourra pas de la main des albanais. Pour vous donner une idée, la probabilité que Bryan Mills meurt dans « Taken » est aussi forte que celle de voir John Rambo se faire sodomiser par des viets en pleine forêt. De ce fait, perte totale d’intérêt et l’heure et demie de film paraitra longue.
En revanche, Olivier Megaton fait le job niveau réalisation. On se rapproche de la qualité de réalisation du premier (faut juste arrêter les 15000 cuts à la minute). Les combats sont aussi bien chorégraphiés que le premier et Liam Neeson est toujours en forme. C’est pour cela que je mets la moyenne à ce « Taken 2 » car il fait le job d’un film d’action ni bon ni mauvais, ni plus ni moins.
Pour conclure, « Taken 2 » est une suite très très mitigée. J’ai quand même baissé ma note de trois points d’un film à l’autre. Si je continue ma progression, le « Taken 3 » risque d’être un sacré navet… Lors de ma critique du premier, je louais le fait qu’on pouvait encore faire des bons films d’action. Maintenant je déplore le fait qu’on ne puisse plus faire de bonnes suites de films d’action.