Finche c’e guerra, c’e speranza est une œuvre en trompe-l’œil qui se saisit d’un bonimenteur vendeur d’armes – il pourrait aussi bien commercialiser des farces et attrapes – pour mieux démasquer l’hypocrisie de son environnement, qu’il soit international, national ou familial. Plusieurs décennies avant War Dogs (Todd Phillips, 2016), le film représente la vente de stocks militaires à la manière d’un langage commun que parlent des hommes soucieux de prospérer : il suffit pour s’en convaincre d’assister aux séquences hilarantes de démonstrations de puissance de feu et de frappes devant une délégation africaine tour à tour charmée et révoltée.


Le ton est celui de la farce, les personnages comme les cultures investies sont des caricatures ; pourtant, l’ensemble s’achemine vers une clausule ouvertement critique, sorte de morale qui place Chiocca depuis une position de faiblesse – femme et enfants ne cessent de le mépriser – dans une position de force, seul gardien d’un sens moral en ce qu’il est conscient de profiter du mal pour faire vivre les siens. L’interruption de la sieste dit tout : la lâcheté d’une famille soucieuse de préserver son train de vie luxueux, une société obsédée par les apparences, une banalisation du mal tant que ce dernier est repoussé au loin, dans cet ailleurs belliqueux qu’est l’Afrique.


La réalisation de Alberto Sordi, également acteur principal, bénéficie d’un montage alerte qu’alourdissent des effets de mise en scène tantôt téléfilmiques tantôt amateurs ; l’édition piteuse du film (Edizione Maestro, 2017) perturbe sa bonne appréciation – de nombreux plans sont illisibles, du fait des contrastes trop élevés ou d’images flottantes. Reste un portrait au vitriol de l’Italie des années 70, fort de séquences comiques mémorables. À découvrir !

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le 17 févr. 2021

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