Elles auraient pu dire la recette de leur potion, ça m'aurait été utile...

C'était très mauvais...

Ça ne raconte pas grand chose en fait, on sait pas où l'auteure veut en venir. Les gosses sont heureuses chez maman et puis c'est pas bien chez le papa qu'elles ne voient quasi jamais. Je veux bien que ça puisse créer un traumatisme, cette absence du père (et surtout son manque d'implication même lorsqu'il est présent), mais l'auteure ne parvient jamais à retranscrire cela. Les scènes se suivent et on ne sait pas trop ce qu'on est censé comprendre. Cette longue attente au bar par exemple, permet de rencontrer des personnages mais et quoi.

Bon j'exagère un peu, je caricature. On a bien compris que l'auteure voulait parler du besoin d'amour du père. Mais il ne suffit pas de montrer une fillette malheureuse et un père mal se comporter pour faire une histoire. Ici, il n'y a aucun objectif, aucun conflit. On assiste juste à la détresse des fillettes. Enfin, c'est pas toujours la détresse puisque la cadette ne se rend compte de rien et joue devant nous.

Et puis ça traîne, ça traîne. La conversation téléphonique au bar, au début, est complètement stérile, ça n'apporte rien de faire autant traîner la chose. En revanche, à la fin, tout va vite, trop vite. On comprend très difficilement ce qui arrive aux gamines. Les dialogues sont mauvais de manière générale. Et puis il y a aussi cette séquence de bonheur au début : c'est toujours embarrassant de voir ce genre de scènes, surtout chez les cinéastes débutants, parce que c'est très maladroit, on sent que c'est forcé. Et, j'insiste, c'est vraiment, vraiment, vraiment très mou, il n'y a pas de conflits, rien... même quand les personnages s'engueulent, ils le font avec du 2 de tension...

La mise en scène n'est pas très intéressante. C'est souvent plat, digne d'un téléfilm et les points de vue adoptés sont rarement intéressants. Le montage comporte quelques moments sympas mais pour le coup on tombe dans des artifices un peu faciles (les jumpcut du début sont donc bien exécutés mais étaient-ils vraiment nécessaires?). On y trouve aussi des moments bien malheureux : des fondus au noir (c'est souvent symptôme d'une narration vide), des plans très longs qui auraient mérité à être coupés plus tôt, d'autres plans juste inutiles (par exemple, quand le père arrive, la deuxième fois qu'on voit l'aînée dans les toilettes, c'est inutile).

En fait, c'est bien simple, l'attente dans le bar paraît aussi longues aux spectateurs qu'aux petites filles tant c'est mou, tant il ne se passe rien. Les tours du magicien sont hyper naze en plus, rien de très impressionnant,à croire que la réalisatrice n'a pas pu trouver mieux comme type capable de faire des tours de ce genre.

Le travail d 'ambiance est assez cheap aussi, surtout lorsqu'il y a moins de monde : les figurants ne sont pas convaincants mais la disposition des personnages non plus par rapport à ces figurants qui font tout en silence ou bien qui sont trop curieux. Pour en revenir à la scène familiale du début, la mise en scène confirme l'écriture : c'est trop forcé, on sent bien que ce n'est pas la mère et ses filles. Les costumes sont pauvres aussi (franchement, la dégaine de la serveuse... on se croirait dans "Hélène et les Garçons"). Les décors sont trop peu exploités, ils n'ont donc que très peu d'intérêt.

Mais là où j'attendais la réalisatrice, c'est au niveau des gamines. Bon déjà, le film se résume à ceci : les filmer heureuses, puis malheureuses, puis heureuses à nouveau. Les derniers plans sont d'ailleurs glauques, je ne comprends pas d'où vient cet acharnement à nous montrer les parties de corps. En plus, leur jeu est très mauvais : l'aînée joue un peu mieux mais la cadette est juste horrible à regarder. Les dialogues n'aident pas non plus, c'est sûr, mais vraiment, les gamines ne jouent pas bien.

Bref, c'était très mauvais...