• Puis-je vous donnez un coup de main ?

  • Vous aidez toujours les femmes à s'habiller ?

  • Lorsqu'elles sont belles oui.

  • Voilà. Comment sait ?

  • Parfait. Il serait impossible de faire mieux.

  • Vous savez ? La meilleure arme de la femme, c'est l'imagination de l'homme.



Tarzan et sa compagne (1934), réalisé par Jack Conway et Cedric Gibbons est la suite directe de Tarzan l'homme singe (1932), pour ce second volet, le couple mythique que forme les comédiens Johnny Weissmuller et la magnifique Maureen O’Sullivan sont de retour. L'histoire reprend un an après les évènements du premier opus, Harry Holt revient avec son partenaire Martin Arlington dans l'intention de récolter comme convenu l'ivoire de la fameuse tombe sacrée des éléphants. Harry espère en même temps convaincre Jane de quitter la jungle pour la civilisation avec de beaux vêtements parisiens. Au même moment, Jane vit heureuse avec Tarzan dans la jungle. Une seconde aventure passionnante, qui se concentre davantage sur Jane et sur la façon dont elle s'est adaptée à la vie dans la jungle avec Tarzan. Elle apparaît plus heureuse que jamais, décomplexée et sexuellement libre, loin des accoutumances et des frivolités de la vie civile. Le fil scénaristique de l'intrigue étant déjà établi dans le premier film, le récit prend bien plus le temps de décrire la relation amoureuse entre l'homme-singe et sa belle Jane, sans pour autant délaisser le côté "aventure".


Tarzan et sa compagne est une suite remarquable, du même calibre que Tarzan l'homme-singe, dotée d'une vision encore plus dure et sombre dans laquelle on peut voir un éléphant être délibérément blessé mortellement pour aider à la recherche de la tombe, mais aussi, l'impitoyable exécution par Martin de l'un des porteurs africains pour avoir refusé de continuer l'expédition, ou encore, la mort de Cheetah délaissant sa fille orpheline entrain de pleurer sur son corps, qui sera à son tour nommé : "Cheetah". L'aspect sulfureux est également bien plus poussé, avec des séquences toujours plus lascives et osées, durant lesquelles l'on peut admirer la silhouette de Jane entrain de se déshabiller, avec cela, on découvre une Jane sexuellement libérée que l'on perçoit comme très satisfaite, surtout toute nue sous la fourrure dans son lit, de surcoît, la fameuse et magnifique scène de natation où l'on peut voir Jane complètement nue, même si elle fut pour cette séquence doublée par une professionnelle, pour effectuer les pirouettes de natation nécessaire afin de former un véritable spectacle dansant sous-marin d'une sensualité étonnante. Cette approche sera malheureusement impossible d'être réutilisée dans les prochains films à venir, à cause de l'application accrue du code de production cinématographique de la censure. Quel dommage!


Dans l'ensemble, en tenant compte de l'époque, Tarzan et sa compagne est bien exécuté, mieux réaliser que Tarzan l'homme-singe. Les plans représentants divers endroit de la jungle, ainsi que le fameux cimetière des éléphants sont superbes. Un décor surréaliste et inventif. Les mannequins d'animaux sont pour certains suffisamment réalistes pour ne pas gâcher l'expérience, et pour d'autres assez grotesques (je pense au crocodile tournoyant). L'interaction avec la plupart des animaux est réussie. La morale est une fois de plus à mettre de côté, mais c'est la période de réalisation qui veut cela. On peut voir Holt dire à Martin lorsqu'il abat froidement l'un des porteurs parce qu'il refuse de continuer à avancer, que le fouet aurait fait aussi bien l'affaire. Cela a au moins le mérite de présenter avec véracité une phase peu glorieuse de l'homme blanc. La représentation des Autochtones africains est toujours aussi insultante dans le traitement de ceux-ci, mais néanmoins, Tarzan et sa compagne reste une oeuvre techniquement imaginative et divertissante. Le film possède bien évidemment le charme et les défauts de son époque.


L'action est à nouveau au rendez-vous, Tarzan affronte une ribambelle d'animaux sauvages, tel qu'un rhinocéros imposant qui veut clairement en découdre et qui sera la cause de la mort de Cheetah, une lionne qui griffera l'abdomen de l'homme-singe, un crocodile vicieux tournoyant sous l'eau pour se débarrasser de Tarzan, l'armée de lions appelées par la tribu des Juju qui feront de sacré ravages lors de la sanglante confrontation finale, jusqu'à la fameuse ascension des falaises abruptes et périlleuses de l'escarpement du Mutia sacrée, qu'Holt et Martin escaladent avec complication, alors les pauvres porteurs doivent avec difficulté escalader la falaise avec les marchandises sur les épaules, jusqu'à ce qu'une tribu de gorilles commence à leur projeter d'énormes rochers. Une série de confrontations bienvenues, qui trouve une fois encore son origine dans le cimetière des éléphants et cet ivoire maudit. L'appat du gain !


La vedette de cette oeuvre n'est nulle autre que la superbe Maureen O’Sullivan alias Jane, qui s'impose devant Tarzan. La comédienne est éclatante et pleine de vie. Un véritable rayon de soleil transpirant de sensualité. Sa nouvelle vie de péché dans le paradis africain lui sié à merveille. L'amour qui l'unit à Tarzan est pur et sulfureux, loin de la niaiserie que l'on pourrait imaginer. Un moment donné, Holt essaye de la faire revenir à la civilisation en lui offrant des vêtements parisiens de grandes marques, mais Jane, bien que joyeuse de renfiler une robe et des bas affriolants, finis par renoncer, préférant remettre sa tenue légère deux pièces (qui servira de modèle à la tenue de la princesse Leila dans Star Wars : Le Retour du Jedi) pour continuer à vivre pleinement et librement son histoire heureuse avec l'homme-singe, bien qu'elle dépende encore totalement de lui sur le plan sécurité et survie. L'ancien champion de natation Johnny Weissmuller, dans le rôle de Tarzan est toujours autant convaincant, même si malheureusement on fait vite le tour de ce personnage, qui finit par manquer de nuance. Heureusement, la relation unissant le Roi de la jungle à Jane est toujours aussi savoureuse.


Harry Holt toujours incarné par Neil Hamilton est un personnage que j'apprécie toujours autant, ni trop mauvais, ni trop gentil. Un aventurier de premier ordre qui aurait eu le potentiel pour être le héros de sa propre licence. La relation qui l'unit à Jane est intéressante, au même titre que fut celle avec le père de la demoiselle. Martin Arlington joué par Paul Cavanagh est un méchant convaincant. Sa perversité n'a d'égale que sa brutalité impitoyable. Avec ses yeux sournois, il observe lascivement Jane et sa manière insouciante de se mouvoir et de se vêtir dans une forme légère. Faut dire que la séquence où elle suce le poison causé par une morsure de serpent dans son avant-bras, le pousse à vouloir aller plus loin, jusqu'à lui arracher de force un baiser. Néanmoins, il se rachètera une conduite en se sacrifiant.


CONCLUSION :


Tarzan et sa compagne en tant que deuxième opus, est une suite de grande qualité, traitant avec plus de profondeur et de symbolique l'histoire d'amour entre Jane et Tarzan. Les scènes romantiques prennent le pas sur l'action, bien que certains affrontement entre les diverses espèces peuplant cette jungle hostile mérite le coup d'oeil. Une suite à la hauteur offrant une aventure made in Tarzan digne d'intérêt. Mention spéciale à la danse sous-marine poétique entre Tarzan et une Jane toute nue.


Maureen O’Sullivan vole avec ravissement la vedette à Johnny Weissmuller, ce qui me pousse à modifier le titre du film : "Jane et son compagnon".

B_Jérémy
8
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le 24 janv. 2021

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