Alors les p’tits pédés, ça va ? On se prend pour Shoumakère ?

Taxi est une petite bombe dans le cinéma français de l'époque. Sorti en 1998 avec un concept hyper original : le cinéma d'action automobile. Bon si depuis, en comparaison à des super franchises comme la saga des Fast & Furious, le film peut avoir l'air d'un branleur de première catégorie, il a néanmoins créer une franchise française, qui à défaut de pondre des chefs d’œuvres, à susciter une véritable dynamique chez un certain public adolescent le poussant en salle pour mater un film français . Et rien que pour cela, ce n'est déjà pas si mal...

Flic ou piéton, à toi de choisir!

Les ingrédients sont simples : une Peugeot tunée (sic), les rues de Marseille et son accent chaleureux, une propagande anti-flics gentille, des méchants couillons bien organisés à l'accent encore plus prononcé, de l'action, un rythme efficace, une BO d'enfer, de l'humour lourd balancé au pied de biche et un scénario bien ficelé... Non, je déconne!!! Qui a besoin d'un scénario pour balancer des voitures à vive allure sur un écran? Certainement pas Pirès et Besson en tout cas...

Alors les filles, on laisse pousser la moustache ?

Donc oui, la réalisation n'est pas exempte de défauts, dont voici les principaux:

• Scénario invraisemblable : ces méchants n'avaient aucune chance de s'en sortir dés la première attaque de banque, je veux dire, il suffit de bloquer leur Merco laissée complètement à l'abandon pendant les braquages par deux voitures les encerclant et le film dure 1 minute 20 à tout péter... Par la suite où ils donnent carrément rendez-vous à la police, il suffit que celle-ci investisse les lieux avant l'assaut pour les prendre tous en joue au moment où ils commettent leur méfait, mais soit... on n'est pas devant un taxi pour faire tourner les neurones.




• Humour potache : Entre les vannes à 2fr50 et les situations ridicules comme les flics se tirant dessus pendant 5 minutes sans reconnaitre un uniforme et les petites vannes de bolosses, on ne peut pas dire que ça vole très haut.




• Des acteurs au top : Entre un Samy Naceri engagé pour sa gueule plus que pour son talent d'acteur, un Frédéric Diefenthal en one man show, une Marion Cotillard (!!! J'ai halluciné en revisionnant le film et réalisant que c'était elle!!!) magnifique comme tout (damn, elle était à tomber, la petite) mais déjà détestable, une Emma Sjöberg dont on ne comprend pas le rôle exact dans ce commissariat si ce n'est de plaire au public boutonneux adolescent en manque de sensation (l'adolescence n'était pas évidente avant internet) et un Bernard Farcy en pleine parodie du début à la fin (mais encore mesurée dans cet épisode par rapport aux suites); on se dit que clairement le but du film n'était pas de faire du cinéma de qualité...

Alors les bavaroises, ça va ? Toujours en tracteur ?

Et pourtant, Taxi tire véritablement son épingle du jeu. C'est du nanar d'action, clairement! Mais malgré ses lacunes flagrantes, l'atmosphère y est sympa. L'action n'a aucun sens mais on la regarde avec plaisir. Tout n'est que clichés mais ça passe... Pourquoi? Le film ne se prend pas une seule seconde au sérieux et amène un genre nouveau à l'écran. On ne s'ennuie jamais grâce à un format condensé (1h26, le standard de la comédie... autrefois). La BO géniale accompagne bien le film sans jamais être envahissante. La recette est savamment exécutée et elle régale les palais au final, malgré des ingrédients de médiocre qualité...

Pas d’café, pas de clope... -Et pas de gonzesses !

Bref, Taxi est l'épisode fondateur d'une saga de maigre qualité mais dont le premier a véritablement amené quelque chose au cinéma français. Un ton décalé et une action invraisemblable habilement mélangés donne un film léger mais qui fait le boulot. Évitez néanmoins d'aller plus loin que le deuxième film si vous ne voulez pas maudire la saga par la suite...