Comédie nanardeuse de la plus belle espèce, Teen Wolf est un classique qu'il me tardait de voir tellement je sentais la catastrophe arriver. Les comédies fantastiques sont des objets à très haut risque, comme en témoigne la totale insipidité de Ghostbusters (qui pourtant écope d'une réputation de film culte et d'une large reconnaissance publique). Et ici, il semblait évident que la limite du ridicule était franchie (rien que la tagline "t'as un look garou !" nous renvoyait dans les bas fonds de l'humour d'école primaire). Comment s'en sort notre fauve ? Avec une sale odeur de chien mouillé !


De la totale médiocrité de son personnage principal (imaginez Marty McFly en sportif suant comme un porc et vouant sa vie à trombiner la blondasse qui cache sa vulgarité en faisant du théâtre (qu'elle joue de façon prétentieuse, faut être cohérent)) à la caricature ahurissante de son univers étudiant des années 80 (on est presque aussi exagéré que Class of 1999), Teen Wolf assume dès le début qu'il se déroule dans un univers parallèle et que la notion de réalité ne lui effleurera jamais l'esprit. C'est surement pour cette raison que je lui trouve un petit côté sympathique dans son abominable insipidité (l'enjeu de tous les adolescents est d'acheter de la bière à un épicier à qui on ne la fait pas, en plus d'être adophobe) alors que la plupart des fans des années 80 le rejettent en bloc. Complètement navrant dans tous les enjeux qu'il s'évertue à mettre en place (Marty va-t-il pécho dans le placard ? Marty va-t-il réussir à s'accomplir dans le basket ? Marty va-t-il enfin se faire dépuceler ?), Teen Wolf a cette culture du vide dont le nihilisme est souligné par son argument fantastique asséné de façon ultra bourrine, et justifiée par une pseudo réflexion qui dépasse la logique. La lycanthropie, c'est ici une métaphore du passage à l'âge adulte (la remarque du prof de sport sur les poils est à se jeter d'une fenêtre), que ça implique des responsabilités et tout ça... Mais le mec se transforme en loup garou devant tout le monde, et on l'acclame parce qu'il gagne au basket ! Violence ! Et il devient le king du lycée avec ses longs poils soyeux et sa langue bien pendue ^^ Les filles deviennent folles de lui quand il est transformé ! A partir de là, le film avoue n'avoir plus rien à faire, puisqu'il a renié avoir la moindre cohérence, et que sa prétendue logique morale est totalement en dehors de notre monde... N'écrase pas les autres, soit toi même et prends ce que le destin t'offre, nous dit la fin. Marre toi et consomme, nous dit le nanar. Sans se casser la tête, on rigolera ouvertement de l'incohérence totale des réactions humaines de ces personnages clichés, du viol mémorable que subit le genre fantastique et des hectolitres de sueurs déversés par Michael J Fox qui combat la honte par l'optimisme. On sue davantage dans un dossard trop grand ou sous un masque en latex trop petit ? On prendrait presque ça pour du gay friendly à ce stade.

Voracinéphile
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le 17 nov. 2015

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