Ce film de Kore-Eda (Nobody knows) est une vraie perle.
Ryoata est architecte, il est obsédé par son travail et accorde peu de temps à sa femme et à leur fils de 6 ans. Classique. Ce qui l’est moins c’est la mise en lumière de cette tendresse qui unit cette famille modèle, entremêlée à quelques tensions -difficilement- contenues. Contrairement à beaucoup de films occidentaux (haïssez moi) on ne range pas ce papa du côté des neuneus ambitieux qui vont voir ailleurs quand ça leur chante, boivent des coups avec les collègues et n’ont rien à carrer de la dyslexie du petit dernier -mais un peu quand même à la fin-. On est dans sa peau, acculé par tout ce qui lui tient à coeur, rêvant de journées de 30 heures et de moments complices avec sa famille.
Les choses se corsent quand la maternité les convoque. Keita n’est pas leur fils biologique, il a été échangé à la naissance. Leur enfant grandit dans la ville natale de sa mère, dans une famille bien différente.
L’Hôpital leur propose alors de procéder à un échange, pour que les choses rentrent "dans l’ordre".
Et tout vole en éclats.
Ce film est un concentré de bonheur. L’histoire peut en sembler pesante, mais Kore-Eda est un magicien. Il capture avec douceur les moments qu’il crée, pour nous les livrer généreusement. On marche avec ces deux familles, qu’on suit à bonne distance et avec bienveillance, pour voir éclore quelque chose de beau et d’inoubliable.
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