[Mini-rétrospective parue dans The Jelly Brain n°8 de Décembre 2019]


En cette fin d’année apparaît un énième opus de la saga Terminator et cette fois-ci, ô surprise, les producteurs ont décidé d’occulter une bonne partie de la saga pour faire directement suite au deuxième épisode. Bonne ou mauvaise idée ?


Tout a commencé d’un rêve fiévreux, ou d’un plagiat d’Harlan Ellison, on ne saura jamais. Toujours est-il que les spectateurs de 1984 n’étaient certainement pas prêts pour ce petit film prévu comme une série B et qui au final lancera la carrière de James Cameron et de Schwarzenegger, tout en révolutionnant au passage la science-fiction au cinéma et la manière de l’aborder. Sept ans plus tard, Cameron n’est plus un réalisateur inconnu et désire dorénavant révolutionner le monde des effets spéciaux à chaque film. Il rappelle Schwarzie et lance un pavé dans la mare avec une suite encore plus jouissive et trépidante que le premier opus. D’une atmosphère intimiste et étouffante rappelant le slasher, on est passé à un pur film d’action au rythme frénétique et spectaculaire. Plus rien ne sera jamais comme avant. Mais ça, les producteurs peu scrupuleux ont du mal à le comprendre. En 2003 sort Terminator 3, un décalque de son prédécesseur, dont la seule originalité sera de proposer un robot féminin dans le rôle de l’antagoniste. On aurait pu espérer un rôle fort dans la lignée de ceux écrits par Cameron mais il n’en sera rien : un déluge de mauvais goût et de sexisme. Et au milieu de tout ça, Schwarzie, qui semble être le seul à s’amuser en s’auto-parodiant. Les deux films suivants, Renaissance et Genysis, affichent les mêmes volontés pécuniaires et gâchent des idées louables avec des scénarios insipides et redondants. Une once de réflexion avait même été amorcée dans Genysis, avec une scène où un Schwarzenegger âgé affrontait son homologue jeune lors de la mythique scène d’introduction du premier opus. Ou comment faire du neuf avec du vieux.


Tout ça nous amène à ce Terminator : Dark Fate où Cameron revient dans le rôle du producteur. Et il n’est pas le seul à effectuer un comeback, puisque l’actrice Linda Hamilton, inoubliable interprète de Sarah Connor, est également de la partie. Ce Dark Fate est en effet la suite directe du Jugement Dernier, dans une optique d’effaçage des mémoires qui avait bien réussi à la nouvelle itération d’Halloween l’année dernière. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le procédé est radical : dès la première scène, un personnage crucial est éliminé, laissant espérer un départ sur de nouvelles bases. La suite nous fera vite déchanter : une accumulation de références lourdingues au second opus, des dialogues consternants et une mise en scène aux fraises qui réussit l’exploit de combiner des effets spéciaux effroyables et un montage illisible. Schwarzie et Hamilton ont beau faire de leur mieux pour essayer de relever le niveau, le verdict est sans appel : il est grand temps de laisser cette saga tranquille.

RonaldFrangipane
4

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Créée

le 14 janv. 2020

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