Rivalités

Diantre quel film étrange !

Il n'y a que 3 scènes d'action dans tout le film je crois, elles sont assez courtes (à part la dernière), et pourtant le film déborde de tension. Parce que, bizarrement, chaque fois qu'il y a plus qu'un mec dans une pièce, c'est comme si les deux (ou plus) bonshommes se défiaient en permanence, comme si une bagarre pouvait éclater à n'importe quel moment. C'est un monde très viril qui est dépeint ainsi, mais aussi un monde de stupidité, parce que ces mecs ne sont jamais vraiment montrés avec vénération, au contraire, leur rivalité ne fait que compliquer les choses. Les femmes ne sont pas forcément mieux, mais au moins elles ne cherchent pas la bagarre en permanence.

Le récit tient plutôt bien la route ; au début j'ai cru que ça allait être roupillant vu le peu d'action et les nombreux dialogues en tension n'aboutissant à pas grand chose. Et puis je me suis laissé prendre par la recette. Les personnages sont bien écrits, pas assez exploités. Les situations sont intéressantes, les conflits prennent aux tripes et les résolutions sont crédibles.

La mise en scène met bien en avant cette tension : peu importe le lieu, il y a de l'électricité dans l'air dès que deux hommes croisent leurs regards. Heston est impérial comme toujours, un surjeu tellement assumé qu'il en devient incroyablement cool ; il est hyper expressif mais les expressions sont bien choisies et on sent qu'il est à fond dedans. Les autres acteurs parviennent à se démarquer aussi. Le découpage est bien pensé, le montage bien rythmé. La BO passe bien. Les décors sont bons (la ville toute pauvre et minuscule est amusante à découvrir).

Bref, chouette western. Qui confirme que le genre peut aborder des tas de sujets différents et que le duel n'est pas un passage obligé.