Il est là ton clown, George Stobbart, il est là !

On m'a recommandé Terrifier 2 à plusieurs reprises, et forcément, je me suis dit que j'allais commencer par le premier. Sans trop de surprise, ce n'est pas terrible, on est davantage face à un film amateur ++, qui aurait été conçu pour sortir sur YouTube, qu'à un long-métrage diffusé au cinéma. Les acteurs ne sont vraiment pas bons, l'image pas belle, faisant très artificielle, nuisant au gore (c'est d'autant plus curieux qu'une Red Scarlet aurait été utilisée). Pire, d'un long on aurait pu facilement passer à un moyen métrage tant les longueurs se font ressentir, tant le peu de scénario, sans grand sens, a été étiré pour qu'on se rapproche des une heure trente. On est censé être dans une grande ville (avec sa propre radio locale et ses nouvelles qui vont vites, sa pizzeria ouverte tard dans la nuit), pourtant tout semble avoir été écrit comme si ça prenait place dans une ville déserte (le bruit n'alerte personne par exemple). Les personnages font systématiquement les pires choix possibles, ne s'acharnent jamais sur le clown, se jettent tous dans la gueule du loup, et la moitié des apparitions d'Art, c'est lui qui arrive par derrière, ce qui ne crée aucune surprise.

Malgré ces nombreux défauts, je note quand même de « bonnes bases », ce qui me conforte dans mon idée de regarder Terrifier 2. Le gore est utilisé sans aucune gène et Art n'est pas une redite d'une clown existant genre Le Joker ou Pennywise. Je ne sais pas encore trop où ils vont aller avec lui, tant le long opère un grand écart entre l'archétype d'une sorte de terreur qui nous viendrait tout droit des enfers d'un côté, et un marginal totalement déconnecté de la société de l'autre. La première fois qu'on le voit, ses futures victimes se moquent de lui alors qu'il sort les poubelles : on a déjà vu meilleure entrée. Terrifier opère donc une sorte de double déconnexion à travers son antagoniste, ce qui le rend tout autant terrible que drôle, ce qui n'est pas sans rappeler les meilleurs Freddy. Il y a ce passage dans lequel l'autre cruche s'enferme dans une armoire, sans avoir remarqué la présence d'un câble collé à la porte, la trahissant et lui valant forcément les moqueries du clown. Enfin, on reste face à un film qui n'a que couté 35 000 $, on aurait facilement pu avoir plus cheum vu le prix, impossible pour moi de ne pas prendre un si faible budget en considération vu le résultat final.

Bref, encore une fois, j'ai vu Terrifier premier du nom parce que je souhaitais voir sa suite… et là, pour le coup, j'espère vraiment ne pas être déçu.