Pourquoi faire simple quand on peut faire bien speedé

Un film sympathique qui mixe les genres sans vergogne pour délivrer 2 heures bien divertissantes. La première heure est en ce sens très bien dosée, entre film d'espionnage à l'ancienne et thriller nerveux assez typé HK. Une fois que tous les enjeux sont posés, Seung-wan Ryoo commence à s'amuser et propulse ses personnages dans des gunfight énervés qui ne font pas dans la subtilité. Et si certains s'en délecteront sans scrupule, je suis resté assez septique devant ce virage que prend le film à ce moment là. Fini le sérieux qui était de mise depuis le début, fini le réalisme très froid qui se jouait de tous les personnages en présence, on bascule dans de la séquence over the top où les mecs courent tout droit sur d'autres brutasses qui les allument à l'uzi sans prendre aucune balle. Si cette tonalité avait été présente dès les premières scènes, pourquoi pas, mais ce revirement de ton me semble un peu cavalier et nuit, à mon avis, au déroulement du film. D'autant plus qu'il s'accompagne de l'écriture parfois un peu légère de certaines relations pourtant importantes dans l'intrigue. J'ai en ce sens pas du tout été convaincu par la relation entre Pyo Jong-sung et sa femme, que je trouve très mal mise en scène.

Et puis niveau réalisation, par moment, c'est un peu chaotique également. Qu'on s'entende, Seung-wan Ryoo connaît son affaire et compose de belles séquences, son film est très bien foutu. Mais lorsqu'il se laisse aller à vouloir faire de ses personnages des Chuck Norris sans moustache, l'affaire se corse et la fluidité qui caractérisait jusque là la bobine s'envole quelque peu. Rien de grave, mais suffisamment pour ne pas m'emporter totalement.

En bref, The agent peine à véritablement décoller, la faute à un réalisateur qui ne parvient pas à modérer ses ambitions pour délivrer un film homogène. Et si l'on finit la séance très respectueux du challenge qu'il a souhaité relever, et satisfait tout de même d'avoir vu une bobine de ce calibre, difficile d'être tout de même pleinement convaincu. Dommage.
oso
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le 14 févr. 2014

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