Kate Mara, astronaute revenue d’une mission spatiale, est placée en quarantaine dans une demeure moderne, coupée du monde. L’architecture, avec ses couloirs impersonnels et ses vitres immenses, semble déjà indiquer un double enfermement, physique et mental. La question centrale est simple : qu’a-t-elle rapporté de l’espace, et ce qu’elle ressent relève-t-il d’une contamination extérieure ou d’une dérive intérieure ?
Mais rapidement, la mise en scène étouffe la puissance de ce dispositif. Plutôt que de creuser la tension, le film accumule de faux sursauts, rejouant mécaniquement les codes du « jump scare » sans jamais leur donner d’ancrage. La première heure patine ainsi dans un entre-deux sans intensité : trop explicite pour maintenir le doute, trop creux pour provoquer la peur.
Le basculement final vers une autre piste (celle d’un récit extraterrestre plus frontal) n’offre guère plus de densité. Là où un tel déplacement pourrait relancer le film, il ne fait que souligner son hésitation.
Le plus problématique est que certaines mécaniques scénaristiques, censées intensifier l’inquiétude ou l'émotion, sombrent dans l’artifice total. Les scènes avec les aliens, en particulier, basculent dans le risible. Alors, je me surprend à sourire là où l’on devrait trembler ou compatir.
Reste un parfum de déception. Les corps de Kate Mara, Williams Harris et Diego Luna, pourtant capables d’incarner toutes formes de jeu, sont enfermés dans une mécanique dramatique qui ne leur laisse guère de prise. On n’aura eu qu’un récit hésitant, qui tente de paraître plus palpitant qu’il ne l’est vraiment, et qui trahit, au fond, la richesse de son point de départ.