Vertige du viol filmé à travers le verrou d'une ceinture de chasteté. Il y a des mises en abîme qui filent le tournis.

Il y a deux aspects dans le film. Le fond, le sujet, assez complexe à comprendre et à cerner, et la forme, alambiquée, incroyablement sophistiquée, et sans doute la marque habituelle du cinéaste. Il navigue sans cesse entre distanciation et identification pour mieux nous perdre et mieux nous choquer dans la scène du viol terriblement éprouvante. Tout le récit tend vers cette scène choc où le spectateur ne sait plus ce qu’il voit. Un vrai coup de génie, une parfaite maîtrise du contrôle narratif sur le spectateur par le biais de procédés contradictoires. À force de mises en abîme, on a le vertige et on n’y comprend plus rien.

L’histoire donc. C’est un peu complexe, mais je vais essayer d’être précis et de noter à chaque fois l’angle de mise en scène, pour situer le niveau d’identification du spectateur.

On assiste à une pièce dans un théâtre en Italie semble-t-il au temps de la Renaissance. On y joue devant le Prince, une « moralité », c’est-à-dire une pièce morale de la fin du Moyen Âge : Le Bébé de Mâcon. Mâcon étant une ville française et tout ce petit monde censé être italien jouant en fait bien sûr en anglais (Greenaway commence à compliquer la chose).

Commentaire complet à lire sur La Saveur des goûts amers

——————————————————————

À retrouver sur La Saveur des goûts amers :

En rab :

Limguela_Raume
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les Pinaculaires, Peter Greenaway et Top films britanniques

Créée

le 22 oct. 2023

Critique lue 234 fois

1 j'aime

Limguela_Raume

Écrit par

Critique lue 234 fois

1

D'autres avis sur The Baby of Mâcon

The Baby of Mâcon
pphf
7

L'Immaculée Conception - en mode sacrilège, pessimiste et gore

Hermétique aussi, car on est chez Greenaway. Greenaway poursuit dans la fusion entre théâtre et cinéma, plus précisément dans le sillon creusé depuis Le Cuisinier, le voleur, sa femme, et son...

Par

le 5 mars 2015

13 j'aime

5

The Baby of Mâcon
mymp
8

Raping by numbers

Si Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant peut être considéré comme le chef-d’œuvre (et chef-d’œuvre tout court) de Peter Greenaway, ce Baby of Mâcon est, selon la formule consacrée, son...

Par

le 5 févr. 2021

3 j'aime

The Baby of Mâcon
oso
4

Pauvre vierge dans un jeu de quilles

The baby of Macon est un film difficile à aborder, tellement focalisé sur son sens métaphorique qu'il s'y perd jusqu'à la déraison. Imposer à son auditoire près de 2H00 de séquences qui s'étirent à...

Par

le 31 juil. 2014

2 j'aime

1

Du même critique

Parasite
Limguela_Raume
9

Amérite

Parasite, c'est un peu Mademoiselle (Park) délivré de son érotisme durassien et se rapprochant à la fois de Molière et de Shakespeare : du sang et des fourberies. Il y a une fable amusante dans...

le 14 juin 2019

7 j'aime

Printemps précoce
Limguela_Raume
9

Saveur précoce

Ozu ou l'incommunicabilité heureuse. Être là et savoir s’en contenter. Comme la triste vitalité d’un saule.Il y a quelque chose de reposant chez Ozu : où sont donc passés les personnages...

le 26 oct. 2023

7 j'aime

Ouvre les yeux
Limguela_Raume
8

Odyssée post-mortem

Pas bien pressé de le voir. Je suis pourtant un grand amateur de son remake avec Tom Cruise… Et j’aurais sans doute inversé l’ordre de préférence si j’avais vu le film d’Alejandro à sa sortie. Son...

le 14 févr. 2022

5 j'aime