The Dark Angel
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le 2 mars 2022
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C’est sous une pluie démentielle, se déchaînant en permanence sur les personnages et les lieux que se déroule cette nouvelle version de l’homme chauve-souris. La pluie comme « une figure vivante qui dynamise l’espace cinématographique » Coco.M (si tu me lis) qui se propage en permanence et assombrit encore plus l’univers. C’est une plongée dans la noirceur d’une ville à l’agonie, Gotham City en somme.
Au centre de ces ténèbres, Batman est filmé comme un véritable monstre, comme un Boogeyman/un Croque-mitaine (Michael Myers, Jason Voorhees, Freddy Krueger) avec son masque en forme de crâne, sa cape prolongée vers son cou rappelant l’une des figures emblématique du monstre : Dracula. C’est avec une démarche fantomatique que Batman habite l’espace du film. Une fois au milieu des flics, il se déplace lentement, tourne légèrement sa tête comme pour paraître docile face à ces policiers intrigués et à bout de nerfs.
Le métrage est alimenté par de nombreux codes venant tout droit du genre horrifique, certaines notes de violons viennent scier les actions compulsives du Riddler, principal adversaire. Un certain lyrisme apparaît par moment avec des chants déplaçant le film vers une atmosphère lugubre.
Dans ce duel à distance entre deux hommes de l’ombre, on cerne parfaitement les similitudes des deux personnages. Tous deux voyeurs, masqués, violents mais luttant contre la corruption qui ronge la ville. La limite entre le bien et le mal est constamment tiraillée. Mais ce qui est le plus terrifiant finalement chez le Riddler c’est sa véritable apparence d’homme « lambda », n’importe qui pourrait être ce sérial killer terroriste.
The Batman est indéniablement une beauté visuelle, l’imagerie du film imprègne instantanément la rétine. Le soin apporté à la lumière, au clair-obscur mais aussi ce monochrome rouge témoigne du travail minutieux de la direction artistique se rapprochant de l’atmosphère poisseuse de Seven, de To Live and Die in L.A et même de Blade Runner. De toutes ces recherches visuelles, l’équipe n’oublie pas les bases fondamentales d’une caméra, comme le travail du flou accentuant la tension de certaines situations. Quel bonheur de voir une telle réductions de CGI (computer-generated imagery) et de sentir réellement le « practical effect » des séquences d’actions, il est là le véritable spectacle !
Hélas, je ne peux pas m’empêcher de voir l’aspect « grand public » même malgré la noirceur dépeinte, lorsque l’on connaît et que l’on admire les films comme Seven/Zodiac de Fincher ou bien The French Connection de Friedkin . On sait où peut nous amener le récit. Reeves sait reconnaître ses maîtres, il met en lumière ses inspirations, convoque tous les codes mais ne les déploie pas entièrement. J’aurais voulu une direction beaucoup plus radicale, plus trash, plus viscérale mais le cadre dans lequel ce film est né, ne permet pas ces extrêmes. Je souligne quand même la volonté de faire un film aux antipodes de toutes les Marveleries standardisés qui polluent de plus en plus, que ce soit au niveau de la forme, de la durée et des thèmes abordés. Après tout c’est le rôle de DC depuis longtemps déjà, de développer l’ambiguïté, la nuance et la noirceur avec de fortes figures mythologiques.
L’enquête principale est, je trouve, complexifiée car au final elle est assez simple. Dès lors que l'on a l’habitude du genre film de gangster/mafieux etc, les révélations s’affaiblissent, dommage pour Matt Reeves, scénariste chez James Gray de l’excellent The Yards.
Matt Reeves « ne réinvente pas la roue » (sans faire le jeu des comparaison, je continue de croire que Nolan a réellement révolutionné, au cinéma, la notion et la vision super-héroïque de Batman) mais il apporte une nouvelle pierre à l’incroyable édifice de Batman. J’ai hâte de voir la suite, pourvu que le studio n’influence pas le métrage par des demandes visant à surfer sur une mode quelconque (oups c’est déjà fait, lors d’une séquence à Arkham avec le Riddler et un personnage, dont je tairai le nom, qui n’a absolument rien à faire dans ce film).
Cette marche funèbre de près de 3 heures, possède des moments de grâce, de petites subtilités comme un gros plan du héros regardant partir dans son rétro, peut-être, l’amour de sa vie. Banal dans la forme peut-être, vu milles fois mais tellement efficace comme motif.
Mais si il y a bien un instant qui me reste en tête, c’est celui de deux personnages au sommet d’une tour en construction surplombant la ville du chaos, au crépuscule purificateur. La beauté féline de Zoë Kravitz/Catwoman et le vampire maudit formant un magnifique duo meurtri.
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le 4 mars 2022
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