Des choses gentilles à dire sur ce film :

Utiliser la vague belge comme point de départ, c’est plutôt une idée sympa même si c’est pour mieux s’en détacher par la suite. Dans The belgian wave, Jérôme Vandewattyne use du générateur d’improbabilités avec bonheur pour proposer quelque chose de neuf et de rafraîchissant... Le problème c’est qu’il en abuse aussi pas mal. Du coup, de l’originalité au foutage de gueule il n’y a qu’un pas, franchi allègrement à plusieurs reprises dans un sens et dans l’autre par le réalisateur/scénariste et potentiellement par le graphiste Elzo Durt (incarné dans le film par un Karim Barras über classe)... Une incertitude aussi sympa quelque part que un peu pénible.

Sympa parce qu’entre deux visionnages de VHS en compagnie du duo improbable d’enquêteurs (Karen De Paduwa et Karim Barras), on est susceptible de se retrouver dans un cabinet notarial face à une officier ministérielle au bord de la crise de nerf ou dans un troquet nerd qui donne lieu à l’une des meilleures scènes du film. Sympa parce que quoi qu’il arrive, on ne s’y attendra pas forcément. Sympa parce qu’ambitieux aussi et vraiment flamboyant. Sympa encore parce qu’il y a un barbouillage d’expression pure directement sorti du tube ou de la bombe.

Et un peu pénible parce que la simple accumulation de délires plus ou moins réussis laisse parfois la désagréable impression (mais peut-être n’est-ce qu’une impression) d’une démarche un peu autosatisfaite, un peu paresseuse, le tout couronné par la bonne vieille ficelle du trip utilisé comme alibi pour cacher le manque d’idées et/ou le manque de travail et/ou de maîtrise : laisse aller, c’est psyché. En fait, on sent l’influence consciente ou inconsciente chez Jérôme Vandewattyne de Terry Gilliam et tout particulièrement de Las Vegas Parano autant sur le fond que la forme... mais sans que ne se retrouve dans The belgian wave l’équilibre et la dynamique qui font qu’on se laisse embarquer sans problème dans Las Vegas Parano.

À la manière du fil rouge d’un film à sketches lambda, l’enquête sur la disparition du journaliste Marc Varenberg (Dominique Rongvaux), le parrain de Elzo, et de son caméraman, le père de Karen, n’apporte finalement pas grand-chose malheureusement. Quant aux personnages principaux, ils peinent à donner quelque chose au-delà de leur existence même : on juxtapose ces deux-là, on leur file une caisse top ouf et ça suffira bien... Malheureusement, faute de stimulation, ça donne pas grand-chose, ou en tout cas pas autant que ce que ça aurait pu donner avec un minimum d’éléments de scénario et c’est plutôt dommage.

C’est dommage parce que le casting est plutôt bon. C’est dommage parce que l’esthétique mêle habillement du Gilliam, du Jeunet et Caro avec de petites touches tirées de la série Strip-tease de Jean Libon et Marco Lamensch. C’est dommage parce qu’il ne manquait vraiment pas grand-chose pour que le tout prenne vraiment bien.

Reste que The belgian wave est suffisamment riche et intrigant pour vouloir y revenir à un moment. Et se pencher sur le travail de Elzo Durt.


Hum... ce film ne compte assez d'ingrédients pour jouer au bingo avec une grille de 36 cases, mais voilà quand-même les 18 ingrédients repérés


Personnage > Agissement

À voix haute > Lit ou fait la lecture – Stylé > Répète une phrase 2 fois – Vie de merde > Vomit

Personnage > Citation

Exprime du soulagement > « Bingo ! »

Réalisation

Escalier en colimaçon filmé en plongée/contreplongée – Média > Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite – Ouverture > Citation – Plan > Inserts d’images de caméscope/smartphone/d’écrans de télé/vidéosurveillance – Stylé > Présentation de personnages à coups d’incrustations et d’arrêts sur image – Technique > Plan drone moche – Woosh > Mise en scène

Réalisation > Accessoire et compagnie

Enquête > Mur recouvert d’indices et de coupures de journaux

Réalisation > Audio

Course-poursuite > Effet Doppler – Effet > Son de disque rayé pur jus

Scénario > Contexte spatio-temporel

Boîte de nuit

Scénario > Élément

Renseignements glanés en deux clics sur internet

Scénario > Ficelle scénaristique

Plus de réseau téléphonique

Thème > N’importe quoi

Carton-pâte > Tape aléatoirement sur un clavier d’ordinateur

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
7

Créée

le 2 févr. 2024

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