Casting de chouettes seconds couteaux, une affiche annonçant de la série B pour les mâles, les vrais, ceux qui en ont dans le calbar (de la minette et de la grosse voiture en gros hein, du basique), et me voilà lancé dans ce The Bleeding dont je n’avais absolument jamais entendu parler. Alors autant le dire tout de suite, ce n’était pas bon du tout, mais vraiment pas bon. A part une ou deux fulgurances nanars ci et là, un Michael Madsen qui tient la route en prêtre alcoolique qui regarde des culs, et une course poursuite motorisée honnête, nous sommes bel et bien en présence d’un faible budget à tendance étron cinématographique, bien au rabais. Oui, ça m’apprendra à choisir un film à la jaquette… Je le sais pourtant qu’il ne faut pas, mais bon, parfois on a des surprises hein, parfois…


Aux commandes de The Bleeding, un certain Charlie Picerni. Ce nom ne vous dit peut-être rien, et j’ai envie de dire que c’est normal car c’est son seul et unique film. Par contre, en tant que cascadeur, pas moins de 240 films à son actif le bougre ! Et puis voilà, un jour, on en a marre de se faire mal à force de sauter de voitures en marche et de se jeter la tête la première dans les escaliers, on se croit plus malin que tout le monde et on se dit « Tiens, si je réalisais un film d’action avec des vampires et des grosses voitures ! ». Oui mon bon monsieur !Mais quand on n’a pas de talent, eh bien on n’a pas de talent. Alors on fabrique des petits bonhommes avec du fil de fer pour les vendre sur le marché ou on se met au tricot pour faire des cadeaux à ses petits-enfants, mais non, on ne se lance pas dans la réalisation, surtout pour pondre ça !
Mais commençons par le commencement… Qu’est ce que c’est que ce héros au charisme de moule et mono expressif ? Vous savez, une sorte de Vin Diesel mais on n’avait pas l’argent pour se payer Vin Diesel. Le genre de héros tout en muscle qu’on veut faire passer pour un mec intelligent mais quand on voit les lignes de dialogues qu’il a, plus aucun doute n’est possible… Et donc de la grosse voiture, encore de la grosse voiture, de la bimbo aussi cruche que sa poitrine est généreuse… Mais je suis dans un film de vampires ou dans un sous Fast&Furious ? Et puis soudain, roh, un vampire, le Roi des Vampires même… Mais qu’est-ce que c’est que ce look !?! Non, Vinnie Jones, tu n’as pas le droit, cheveux longs, chapeau et manteau de fourrure… Je sais que c’est la crise et qu’il faut payer ses factures mais là non, ce n’est pas possible ! Pourquoi ce look, mais pourquoi ce look !?! T’es quand même le roi des vampires merde, ça doit claquer, ça doit en jeter… Mais là non, on dirait une vieille prostipute défraichie qui a trouvé un chapeau de cowboy… Tu es censé apporter le mal sur Terre, les impressionner, leur faire peur… pas les faire rire…


J’avoue, sur le moment, j’ai failli arrêter là. Dans le domaine du ridicule et du non respect de la mythologie vampire, on y est allé avec une grosse rangeot pointure 58. Parce que oui, ici, rien à péter de la mythologie vampire, un des persos le dit d’ailleurs : « Oublie tout ce que tu connais sur les vampires, rien d’étonnant de les voir se balader en plein jour ici ». Un des personnages se fout d’ailleurs ouvertement de la gueule d’Entretien avec un Vampire. Mais si ce n’était que de ça dont ils se foutaient… Essayer de faire une série B burnée, ça n’implique pas de se foutre de la gueule du spectateur en se disant que de toute façon, ceux qui regardent ce genre de spectacle ne vont pas se servir de leur cerveau. Vieux scénario débilissime tiré par les cheveux, scènes qui s’enchainent de manière improbable et qui arrivent comme un cheveu sur la soupe, dialogues risibles et punchlines poussives en mode badass sans cervelle, il faut se lever de bonne heure pour arriver à trouver quelque chose qui tient la route dans ce ramassis de conneries à tendance foutage de gueule total. Sur une échelle de 1 à 10 denon-respect du spectateur, The Bleeding doit être à trop, beaucoup trop. Heureusement, la course poursuite finale motorisée s’en tire honorablement. Scène improbable et rigolote malgré elle, mais après 1h de diarrhée cinématographique, ça fait du bien !


The Bleeding, c’est le degré zéro du cinéma de genre, ce genre de film avec lequel on a vraiment l’impression d’avoir perdu son temps. On se demande alors « Pourquoi ? », et la seule réponse qui nous vient à l’esprit est « Je suis con, j’aurais du m’en douter, 3/10 de moyenne sur IMDB, c’est déjà un gros signe. ». Des scénettes dans le générique de fin laissent entrevoir une suite. Elle ne verra jamais le jour. On les en remercie…


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cherycok
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le 28 oct. 2015

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