The bling ring, ou la déception.

Merde quoi. On parle d'une bande de jeunes qui braquent des maisons de stars multi-millionaires, plusieurs fois, sans se faire chopper, et tout ça juste pour avoir accès à des dressings géants, quasi illimités, de robes de vestes de chaussures hors de prix, le tout rangé par forme et par couleur dans des maisons ultra-luxueuses : t'avais quand même de quoi nous faire rêver, Sofia.

J'aurais voulu l'envier, cette bande de jeunes braqueurs, de la même façon que j'envie la photo de profil facebook de cette fille (qui est même pas mon amie), puis j'aurais voulu que Sofia Coppola prenne mon parti, qu'elle montre le ridicule et le pathétique de cette attirance obsessionnelle pour le monde des apparences et du superficiel. Ca m'aurait plu, mais, fantasme à part, je reste sceptique : est-ce qu'on doit voir de la cruauté dans cette façon si creuse de filmer les soirées déjantées dans les clubs de LA? L'absence totale de bases où poser les relations d'amitié entre les personnages, dont les dialogues se résument à "on prend une photo" et "cherche telle adresse de star dans google" est-elle le reflet de l'inconsistance de leur vie vouée à aduler le luxe et l'opulence ? Permettez moi de douter de l'efficacité de la démarche.

Les images de ce film ne parlent pas suffisamment d'elles-mêmes, contrairement aux autres films de la réalisatrices, où les non-dits sont transportés dans un état de grâce qui sublime le silence (je pense tout particulièrement à Lost in translation et à Somwhere). Sofia Coppola semble se contenter de mettre des images sur les faits. Autant lire directement l'article de Vanity Fair. Tous les personnages sont insubstanciels, et sans m'attarder sur les longueurs à l'écran accordées à Emma Watson, qui me laissent dubitative, le duo Rebecca/Marc aurait gagné à être approfondi, sans quoi le néant de recherche psychologique est à découvert.

En bref, un film qui pue le fric.