12 travaux Bis, épisode 11 :


Après m'être édifié avec le diamant "Jeux dangereux" de Lubitsch et intéressé à "Beach red", La ligne Rouge version brute de décoffrage 60's de Cornell Wilde, il était temps de me déconstruire un bon coup avec le fameux film où Yuen Biao fait du football ! Une proposition largement plus défendable qu'un certain Disco sex Fever où là vraiment, désolé Gewurzt mais on va peut-être pas aller jusque là et puis de toute façon, j'ai pas la force, ne serait-ce que de faire la fiche... ^^


The Champions, c'est donc ce genre de gai foutoir culte début 80's du clan Yuen auquel je suis obligé de mettre 7 si je ne veux pas me faire poursuivre dans la rue par une horde d'hkphiles et de Biaofans en furie. C'est comme pour "Mismatched couples", le film où Donnie Yen fait du breakdance. C'est innotable et objectivement 6 c'est déjà très bien avec son petit coeur, ça vaut pas plus. Depuis le début, Mismatched couples, je trouve ça moins taré que du taïwanais type "Heroic fight" ou du Shaw type "Holy flame" de toute façon mais il faut bien dire qu'en groupe, sa puissance de sympathie est immédiatement décuplée là où un Heroic fight ou un Holy flame sont sans doute plus spécifiques...


Bref, The Champions, c'est comme Mismatched couples sauf que je n'avais pas une troupe de fanatiques à mes côtés. Et The Champions, c'est encore pas mal comédie old school aussi. Les deux jeunes frères Brandy et Sunny Yuen sont en plein travail de modernisation de la comédie d'action nonsensique sur les traces de leurs deux grands frères, Yuen Woo Ping et Yuen Cheung yan, et le turbo s'enclenche pour eux avec ce premier film de Brandy.


Ce qui m'a un peu déçu, c'est que bon, après tout, assez souvent, on ne voit que du foot amateur basique et il faudra expliquer à Yuen et ses copains ce qu'est l'esprit d'équipe pendant un match. C'est Olive et Tom sans thune quoi. Les moyens sont encore dérisoires. Le match final se déroule en secret, bonne excuse pour présenter un terrain tout pourri, le même que dans le champ du voisin à côté de chez moi. Et de toute façon, je n'aime pas le foot...


Mais hop hop hop, j'en ai déjà trop dit en la défaveur de cette petite perle 80's de n'importe quoi HK au montage surexcité. Foncez, foncez ! C'est joyeux, rythmé et même effréné !


De brillantes petites idées comiques n'arrêtent pas de surgir sans prévenir, (le sniper commentateur !). Yuen Biao est en pleine forme athlétique, et Yuen Biao est le meilleur athlète HK de la la période et le plus sympathique de tous les acteurs en prime, c'est du "Knockabout" foot ! Comme dans Mismatched couples, Dick Wei joue la méchante superstar, ici celle du football surnommé "el maestro", et Dick Wei est l'un des meilleurs et des plus sympathiques bad guy de la période. Il y a même Moon Lee encore toute mignonnette qui fait le rôle féminin inutile. L'action est soutenue, la comédie en roue libre et, oulala, en bonus vers les 1h, y a une attaque de méchants sur nos deux jeunes héros footballeurs qui scratchent leur Porsche contre une camionnette et s'en suit une bagarre qui fait très, très mal. Y en a même un qui finit carbonisé par le moteur en flammes. Les frères Sunny et Brandy Yuen chorégraphes sont à l'oeuvre.


Et tout ceci n'est que l'enrobage. Dans une volonté toute hongkongaise de synthétiser l'univers du football pro, Brandy Yuen explique simplement comment l'argent pourrit même les meilleures volontés à leur encontre. Yuen Biao, fermier mainlander qui dès son plus jeune âge récupérait les oeufs d'oies au bord de la rivière avec ses pieds, courant aisément dans l'eau comme pour préfigurer son destin à venir sur le terrain, souhaite devenir riche et célèbre pour satisfaire son oncle ancien footballeur à la jambe cassée. Le destin s'en mêle et lui fait balancer une pastèque sur la rolls d'El Maestro, le meilleur joueur de foot HK. Ce dernier l'embauche alors comme ramasseur de balles pour lui pourrir la vie du matin au soir par pur sadisme revanchard anti-pastèque. Mais tel Bruce Lee tapi dans la nuit, Yuen Biao prépare sa revanche en observant les mouvements d'El maestro et s'entraînant à ranger à coups de kicks des balles perdues jusqu'aux maillots, sans oublier son retourné shaolin et ses esquives balle collée. Se dresse bientôt le clan des truqueurs de matchs et des hommes violents sur le terrain menés par El maestro Dick Wei en personne qui lifte les balles comme personne.


Bientôt à la tête de sa propre équipe de champions, Yuen Biao fait face à Dick Wei. La rencontre finale va pouvoir commencer. C'est même plus profond que ça parce que le frère de foot de Biao, CHEUNG Kwok-Keung (oui, le prénom à l'occidental fonctionne comme une sorte de récompense pour l'acteur HK...), plus passionné de foot encore, n'hésite pas à soutenir son copain même s'il n'est pas retenu pour l'entraînement d'El Maestro lui.


Ils ne peuvent pas s'empêcher de mettre un peu de kung fu caché dans le foot. À un moment ils n'en peuvent plus de trouver des subterfuges insensés pour montrer ce que devra être le kung foot de Shaolin soccer, alors, Yuen Biao s'entraîne au foot simplement en kickant un sac de frappe ou en soulevant des altères. Quand on a usé tous les gags, autant avoir recours aux plus évidents pour qu'il n'y ait plus de trous du tout.


Ah tiens, trous, ça me fait penser au gars qui se fait shooter sa casquette en forme de ballon de foot (blague typiquement franchouillarde) et qui, touche HK oblige, a en plus une coiffure faite de trous dans les cheveux rappelant un ballon. Tout l'art d'en rajouter des couches.


ps : Alalalala, j'ai oublié de vous parler du duel de tango kung fu !

drélium
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le 3 févr. 2013

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drélium

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