The Covenant par AntoineRA

Ce n'est pas tant qu'il s'agisse d'un film de guerre qui surprend, venant de Guy Ritchie ; c'est surtout le sérieux dramatique avec lequel il développe son scénario, bien loin du fun décomplexé qu'il met habituellement à l'ouvrage qui étonne, et s'inscrit dans la continuité formelle de Un Homme en Colère. Pareillement, il y a donc peu d'artifices, Ritchie souhaitant avoir un rendu authentique des militaires en Afghanistan. Le montage est très sage, l'action est méthodique et lisible. Seule une séquence flashback réitère son procédé coutumier halluciné, et l'utilisation de la bande-son toute en cordes grinçantes typées Western ; on croirait entendre Pemberton en plus pesant. On suit principalement Jake Gyllenhaal, sergent-chef de son bataillon, travaillant avec des interprètes afghans régulièrement visés par les Talibans. Le nouveau venu a du mal à suivre les ordres, mais se révèle être son dernier recours lorsqu'ils sont pris en embuscade (on pense alors à Du Sang et des Larmes). Rapatrié au pays, Gyllenhaal est alors obsédé par la dette qu'il doit à cet inconnu, devenu ennemi parmi les siens. Effectivement, la prestation de l'acteur est puissante ; on note une apparition succincte d'Antony Starr. Le traitement des thèmes et du conflit armé lorgne beaucoup vers le cinéma de Bigelow ; c'est correct dans l'ensemble, mais ça se démarque peu des films du genre, faute à un Ritchie qui délaisse sa personnalité.