Voir le monde brûler

Trois ans plus tard, Christopher (et son frère Jonathan) Nolan et David S. Goyer réalise un deuxième opus spectaculaire du reboot Batman : The Dark Knight. Ce film marque la suite des événements après la fin de Batman Begins. Nolan introduit donc l’ennemi juré du Chevalier Noir de Gotham : Joker. Nolan nous offre un nouveau Joker, sous les traits du regretté Heath Ledger, mort quelque jour avant la sortie du film.

Le film rencontre un grand succès, alignant de nombreux records au box-office. Le film dépasse la barre d’un milliard de dollars de recette et reçoit 8 nominations aux oscars plus deux récompenses.
The Dark Knight est considéré comme le meilleur de la trilogie Christopher Nolan.

Le Joker de Christopher Nolan

Parmi les différents Joker adaptés, au cinéma et en dessin animé, le Joker de Nolan est-il meilleur que les autres, la question se pose.

On se pose déjà des questions sur le Joker de Nolan : qui est-il, d’où vient-il et comment est-il devenu le Joker ? C’est un mystère. Et le mystère rend les choses plus allaitantes. On retrouve un peu le Joker de la série animé Batman de 1990 et du Joker du jeu vidéo : on ne connait pas sa transformation et ses origines, contrairement au Joker du Batman de Tim Burton.

Cependant, le Joker de Nolan raconte en petits morceaux quelques événements de son passé. Ces événements n’expliquent pas pourtant ses origines, mais laisse supposer que ce Joker a subi beaucoup de torture et de trauma dans sa vie d’avant. Ce Joker est obnubilé par le Batman et compte bien le tuer. Contrairement à Batman, le Joker connait ses méthodes et s’est comment le briser, en s’en prenant aux personnes qui tournent autour de lui. Le Joker de Nolan est plus axé couteau, armes à feu et explosif et n’a aucun remords à tuer des innocents. On peut donc supposer que le personnage du Joker a fait la guerre auparavant et qu’il a subi un trauma important. En plus de tout ça, Heath Ledger donne un côté ténébreux au Joker dans son rire et dans son visage. Son but dans ce film n’est pas seulement de tuer le Batman, il veut aussi voir la ville de Gotham sombrer dans le chaos sans pour autant avoir le pouvoir. Heath Ledger n’essaye pas de faire de l’humour comme Jack Nicholson. Quand il essaye de faire rire, il donne une sorte de mauvais rire mais pourtant on ne peut pas s’empêcher de pouffer ou de sourire à ses blagues semi à mourir de rire comme la scène quand il retient Rachel dans le vide : « bien piètre choix de mot » ou aussi les vidéos que Joker filme et qu’il envoie au programme télévisé : « À chaque journée perdue, ils pleuvront des cadavres» « Je dois vous arrachez du banc de touche et vous mettre sur le terrain ». Alors que si on regarde Jack Nicholson, ces blagues sont vraiment à mourir de rire, dans le Batman de Tim Burton, comme la scène quand il est avec Vicky au restaurant : « J’ai la tête de quelqu’un qui plaisante » ou alors sa vidéo spécial Joker qu’il diffuse à la télévision : « il n’utilise que la marque X » « seul votre croquemort connait la différence ». Et n’oublions pas les phrases cultes : « Pourquoi cet air si sérieux ? » « As-tu jamais dansé avec le diable au clair de lune ? ». La meilleure pour moi est celle de Jack Nicholson.

Enfin, Christopher Nolan introduit non seulement un Joker sadique et manipulateur mais en plus il est le facteur qui pousse les gens à sombrer dans la peur, la folie et le chaos, vu comment il arrive à faire pression, et à corrompre les individus aussi facilement. En prenant en compte, la scène du braquage de la banque au début du film (les gangsters qui se tue les uns les autres), la scène de l’hôpital (la manipulation de l’esprit d’Harvey et le chantage) et la scène des deux ferries (le contrôle sur le destin des citoyens). Comme dit le Joker : « la folie suit les lois de la gravité », ce qui revient sur le pouvoir de vie et de mort sur les gens.

On ne peut pas dire que Heath Ledger aura incarné un Joker exceptionnel et que sa prestation dans ce film est très réussi. Son aspect noir et chaotique a retenu notre attention mais pas son aspect clownerie. « Ça fait quand même du bien de mouRIRE ». Mais il est meilleur que Jared Leto.

Les personnages du film

Maintenant qu’on a parlé du Joker de Christopher Nolan, parlons un peu des personnages dans le film.
Christian Bâle reprend son rôle de playboy milliardaire le jour et de justicier noir la nuit. Depuis Batman Begins, Christian Bâle incarne désormais un Batman qui rend la justice à sa façon. Au départ, il met fin aux agissements de Jonathan Crane (alias Scarecrow), il ramène un chinois pour être traduit en justice et enfin il cherche désespérément à arrêter le Joker. À chaque fois qu’il pense mettre la main sur le Joker, il faut qu’il agisse rapidement sans prendre le temps de bien réfléchir aux conséquences. Nolan garde à l’image un Bruce Wayne qui s’intéresse à la politique et à la justice et un Batman colérique qui passe son temps à se battre et faire des courses poursuites. Il reste néanmoins un des meilleurs Batman à l’écran.

Aaron Eckart interprète dans ce film à succès, le procureur Harvey Dent (alias Double-Face). Il est nettement préférable à ses prédécesseurs : Billy Dee Williams (Batman – Tim Burton) et Tommy Lee Jones (Batman Forever de Joel Schumacher). Non seulement il joue un rôle important dans le film, mais il est l’élément qui prouve qu’on a tous un côté sombre en nous tous, qu’il suffit d’une simple « pichenette » pour sombrer dans la colère et la rage. Pour autant, Aaron Eckart ne joue pas les procureurs à double identité, il en adopte une seule. Sa défiguration est des plus réussi, car lorsqu’on voit son aspect pour la première fois, on ressent la douleur et la peur.

On retrouve à nouveau Michael Caine dans le rôle d’Alfred Pennyworth ainsi que Morgan Freeman et Gary Oldman dans leur rôle respectif. Ces trois personnages apportent au film un semblant de cohérence. Alfred et Lucius ont tous les deux un rôle identique : rendre service à Bruce Wayne. En plus d’être la voie de la raison Michael Caine apporte un certain comique burlesque et côté moralisateur dans le film. Morgan Freeman est peut-être moins important dans ce film, mais pour autant il reste serviable pour créer un nouveau costume.

Gary Oldman quand à lui, encore une fois il change de grade à la suite de lieutenant pour devenir commissaire. Cette fois-ci, Gary Oldman joue un James Gordon qui suit ses propres règles et qui veut rendre également sa justice, pas à celle de Batman ou de Dent. Contrairement à Batman Begins, Gordon sait se montrer direct et impulsif.

Le seul personnage à n’avoir pas repris son rôle est Katie Holmes. Elle est donc remplacée par Maggie Gyllenhaal pour jouer Rachel Dawes. Ce qui n’est pas dérangeant. Elle incarne Rachel Dawes de manière insignifiante. Elle est à la fois la fille d’un triangle amoureux et la victime du film. Elle prend juste le temps d’écrire une lettre pour dire avec qui elle décidait de vivre.

Quant aux autres personnages du film : l’italien, le chinois, le parrain, les corrompus, le mafieux au final… tous morts (sauf Anna Ramirez qu’on ne sait pas comment elle finit). Et bien sûr le docteur Crane, sans importance (juste un caméo de 2-3 minutes).

Conclusion

Le film est excellent à tous points de vue, que ce soit les effets visuels ou les effets spéciaux. On a droit à un combat de légende des plus réussi (mieux que le combat Batman vs Superman). Car au final, c’est le Joker qui gagne et non Batman. Et ça j’adore. Les personnages du film ont leurs défauts et leurs points faibles. Le scénario du film est bon et laisse une fin en suspension. Christopher Nolan a réalisé le meilleur de sa trilogie, d’après moi. Mon classement de la trilogie : TDK, BB et TDKR.

> Soit on meurt en héros soit on vit assez longtemps pour se voir endosser la peau du méchant