Avec Batman, Gotham City retrouve le jour. Finis les vagabondages dans les tréfonds de la ville, le film prend ses quartiers sur le haut des buildings. Soit, un décor plus commun pour une suite... plus commune elle aussi.

Maggie Gyllenhal remplace Katie Holmes dans le rôle de Rachel, et dès ce moment, j'ai du mal à me plonger entièrement dans le film. Je suis un peu mémère, et bien que cela soit dû à des raisons X et Y, je regrette vraiment ce changement non pas pour les qualités d'actrice de Katie Holmes mais pour la continuité de la trilogie. D'ailleurs, qu'en est-il de Bruce et de Rachel ? Pour cause métaphysique bancale, ils s'aiment mais ne peuvent pas s'aimer, tout ça pour introduire Harvey Dent, à qui le film donne selon moi une importance excessive. A côté de lui, Bruce Wayne s'efface, loin du Tony Stark clinquant du premier film, et ressemble déjà à l'homme dépressif qu'il sera huit ans plus tard ; Batman perd alors de sa superbe et n'inspire plus la même terreur. En différents aspects The Dark Knight me paraît donc loin de Batman Begins : le protagoniste devenu fade (et je ne parle pas de Christian Bale), le film sert finalement de théâtre à d'autres personnages et péripéties. Voici donc le Joker, véritable tortionnaire psychologique qui illumine le film de sa noirceur mais à qui il manquera, je trouve, une fin digne à la hauteur du personnage. De plus, contrairement à Ra's Al Ghul et à l'Epouvantail qui trouvaient les justifications de leur présence dans le film, le Joker semble apparaître brutalement à Gotham : comme Batman avec Bruce, je pense que le Joker aurait mérité la présentation de son alter ego. Cela aura été fait avec Harvey Dent/Double-Face : sauf qu'il m'a paru devenir un "méchant" de manière assez grotesque, dont le désir de justice exacerbé desservit la crédibilité. Surtout, la déchéance d'Harvey Dent sert à expliquer la chute de Batman : mais lorsque Batman est inexistant tout au long du film, à quoi cela sert-il ?

Le plus gros problème du film, à mon avis, c'est le manque total d'une dimension sentimentale : on se fiche autant de la (fausse) mort de Gordon comme de celle de Rachel, tout comme Bruce d'ailleurs. Le seul moment de tension me paraît être ceui des deux ferries. Si on ne peut pas nier les qualités de la réalisation, de la photographie et le jeu des acteurs, le film est froid, lisse, et se prend trop au sérieux.
Idyllique
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le 30 déc. 2012

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