Soit on meurt en héros, soit on vit assez longtemps pour se voir endosser le rôle du méchant.

8 nominations, 2 oscars, plus d'un milliard de dollars au box-office, ce second opus du justicier masqué lancé par Christopher Nolan en 2005 a été le plus gros succès commercial de l'année 2008. Il faut dire que le premier a tellement été un véritable succès que le réalisateur avait presque l'obligation de prolonger les péripéties de Batman illico presto. Comme c'était annoncé à la fin du précédent opus, Batman affronte son ennemi juré : Le diabolique et impitoyable Joker. Autant vous le dire, il faut absolument oublier les versions de Tim Burton et de Joel Schumacher, on l'avait bien compris pendant le visionnage du précédent film qu'on partait sur quelque chose de sérieux et de réaliste.

On part sur un bon contexte de justice, de haine et de vengeance similaire à celui du précédent opus mais avec une histoire plus fournie, plus développée et surtout plus viscérale. Bien que la durée de la production semble importante (153 minutes), la production se construit sous une thématique de criminalité bien fondée, avec un sens de la manipulation extrêmement bien défini et très curieux à visionner. J'ai envie dire que le film peut très bien se voir comme un jeu comme un jeu du chat et de la souris bien pervers et plein de surprise, avec un Joker qui manipule à la fois, "sans le moindre scrupule et avec une grande facilité, Batman, le futur commissaire Gordon et le procureur Harvey Dent.

Pratiquement tout le film est une série de retournement de situation, bourrée de scènes qui cachent bien plus que de sales manigances. Plus on avance dans la production, plus on croit qu'on n'est pas au bout de nos surprises. Je dois dire que j'étais impressionné par la qualité scénaristique qui se développait avec tact pendant le visionnage, c'est vraiment un des scénarios les mieux menés que j'aie vus dans un film, notamment dans un thriller. La production est alimentée par un rythme qui ne gâche en rien le spectacle que nous assistons avec beaucoup d'attention, avec un casting 4 étoiles impeccable: rien à dire sur les interprétations convaincantes de Christian Bale et compagnie.

Deux ont retenu particulièrement mon attention, celui d'un Joker sérieux, malsain, sordide et brillamment interprété par un excellent Heath Ledger et également celui d'Aaron Eckhart très impliqué dans la peau du futur criminel Double-Face. On retrouve également l’atmosphère très sensible de Christopher Nolan, ce metteur en scène arrive toujours à filmer des scènes fortes et sensibles avec un minimum d'effets visuels, comme celle du retournement impressionnant du camion qui a été réalisée avec un vrai camion et dans les rues de Chicago.

Les scènes d'action sont pratiquement de même qualité que celles du premier. Aucun trucage observé à ce propos, cela semble avoir été filmé pour de vrai, dans des vrais décors urbains et avec une chorégraphie très soignée. On peut donc crier la pure perfection artistique dans chaque scène, cela est mené à tambour battant et avec une intensité dramaturgique fort intense. C'est un thriller où chaque scène est indispensable pour la bonne construction de ce micmac impensable, sans la moindre surenchère spectaculaire. C'est sûr, cette production indique tout clairement qu'on a affaire à un véritable génie derrière la caméra, il donne une nouvelle définition de la noirceur et du terrorisme avec beaucoup de facilité, une chose qui se voit assez rarement de nos jours. 9/10

Toi, tu refuses de me tuer par principe. Et moi, je refuse de te tuer parce que tu es tellement amusant.