The Devil's Candy
5.9
The Devil's Candy

Film de Sean Byrne (2016)

Une histoire peu ambitieuse pour une mise en scène chouette

Le film dure 1h16 et pourtant l'intrigue arrive à faire du sur-place. Quand dans la première partie on nous fait plusieurs fois un montage alterné des meurtres et de la peinture, je finis par me dire "oui bon j'ai compris, et après?"


Le scénario fait monter la pression autour du possible pétage de câble du héros peintre, pour finalement ne rien en faire. La toute fin esquisse une explication mais cela n'enlève pas le gâchis que représente une escalade dramatique inaboutie.


L'histoire est donc très simple, ne va pas chercher très loin : c'est psychopathe vs. gentille famille, un peu décevant vis-à-vis des promesses de l'intrigue sur la santé mentale du peintre.


Cependant la mise en scène a de la personnalité. Les acteurs sont dirigés et filmés différemment du tout-venant du cinéma américain, avec plus de décontraction et de naturel. Les plans osent durer suffisamment longtemps pour laisser vivre en leur sein les personnages. Les cadrages sont à l'évidence travaillés, autant esthétiquement que pour la narration (cf ce plan du début encadrant les 3 personnages - 4 avec l'agent immobilier - et montrant leurs interactions autant que leur réaction par rapport à la maison qu'ils visitent).


Shiri Appleby compose une mère de famille tout en contrastes : mèches et maquillage bleus turquoise, posture presque adolescente, elle est celle qui travaille et fait rentrer la thune à la maison, et n'aime pas le métal. Le père adore le métal, exerce difficilement comme peintre, est très doux avec sa fille. Il met de la bonne volonté dans les choses qu'il entreprend mais porte mal sa famille financièrement. L'adolescente adore le méral comme papa et se trouve plutôt intelligente et mature.


Même esthétiquement cette famille ne rentre pas vraiment dans les clichés. Le père n'est pas un grand père de famille baraqué à l'Américaine façon The Last of Us, la mère est mignonne et a son charme bien à elle sans avoir des jambes de trois mètres, sans un visage de mannequin et sans les mensurations de Kate Upton.


Voilà, donc pour moi il y a clairement un regard frais et intéressant sur la famille et les personnages et une mise en scène assez personnelle. Dommage que le film soit centré sur une intrigue aussi pauvre.

Pedrof
6
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le 5 nov. 2017

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Pedrof

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