The Disaster Artist. Ce sublime désastre

Quand j’ai appris que James Franco préparait un film retraçant l’histoire de Tommy Wiseau et le genèse de son œuvre “The Room”, je me demandais quel était l’intérêt de sa manœuvre. Que voulait-t’il nous raconter ? En voyant The Disaster Artist, la réponse était évidente : The Room est plus qu’un simple nanar, c’est le résultat d’un enchaînement d’évènements improbables et d’un tournage désastreux.


Première question déjà : faut-il avoir vu The Room pour apprécier ce film ? La réponse est non. Car ce que le film nous raconte avant tout, c’est comment Tommy Wiseau a rencontré son meilleur ami Greg Sestero et a voulu conquérir Hollywood sans n’avoir aucune expérience du monde du cinéma.


Quand le milieu très particulier de Hollywood vous rappelle sans cesse que vous n’avez aucun talent et que vous n’arriverez à rien, quelle meilleure idée que de créer votre propre film ? C’est ce que va tenter Tommy Wiseau. Écrire un scénario ? Rien de plus simple, il suffit d’écrire avec ses tripes. Trouver du matériel, des acteurs, une équipe de tournage ? Il suffit d’avoir de l’argent.


Et de l’argent, Tommy en a beaucoup et il veut garder un contrôle absolu sur son film, de A à Z. Sans ne jamais écouter les remarques des professionnels autour de lui. Il n’en fera qu’à sa tête, voulant à tout prix raconter cette histoire que personne autour de lui ne comprend. Il se compare lui-même aux plus grands réalisateurs et n’arrive absolument pas à écouter les plaintes de ses équipes. Pour lui, il est un gentil (un homme incompris) entouré de méchants (l’industrie qui ne veut pas lui laisser sa chance et croire en lui).


The Disaster Artist, c’est l’histoire d’un homme qui a réalisé son rêve à sa manière, c’est l’histoire d’une amitié qui dure encore et d’une aventure unique et totalement improbable. Et James Franco arrive, sur les scènes de tournage, à totalement retranscrire la folie de Tommy Wiseau. Il sur-joue et s’amuse a rejouer des scènes de The Room au millimètre prêt. Et le résultat est bluffant.


D’ailleurs, ces scènes de tournage permettent à James Franco de parsemer ses plans d’une multitude de clin d’œil à The Room. Le travail de reconstitution des décors et des situations est incroyable. Sans parler de la ressemblance de certains acteurs avec ceux de l’époque. Finalement, les coulisses de The Room sont beaucoup plus intéressantes que The Room lui même. Surtout quand elles sont montrées avec autant de talent et de savoir faire.


The Disaster Artist nous permet finalement de rire devant The Room en tant que comédie et non une tragédie totalement ratée. Les cinq dernières minutes du film sont magistrales et l’on se retrouve dans la même situation que les protagonistes à l’écran. Une astuce bien trouvée et assez rare pour être soulignée.


Sans en dire plus, vous aurez compris qu’il faut voir The Room juste pour ce qu’il raconte sur la possibilité, avec beaucoup d’argent, de réaliser l’une des plus grosses catastrophes de l’histoire du cinéma. Catastrophe ? La fin du film vous fera peut-être changer d’avis…

Lazaretto
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le 8 mars 2018

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