Vivre un film

Le sujet de la vieillesse est peu représenté au cinéma. Récemment j’avais découvert Amour (palme d’or 2012) qui parle du déclin d’un couple dans la maladie, ou encore Deux, une romance lesbienne entre deux septuagénaires. J’ai adoré ces 2 films, et je me suis dit que franchement, j’avais envie de voir davantage de personnes âgées sur les écrans de ciné car c’était bouleversant. Mes souhaits ont été exaucés car en cette rentrée cinéma, on a 2 films à l’affiche autour de ce thème : Falling et The Father. Le premier, j’ai été déçue je vous en ai déjà parlé, mais le second…quelle merveille !

Florian Zeller réalise ce film tiré de sa propre pièce Le Père, on sent clairement l’influence du théâtre (dialogues flagrants, huis clos…) et personnellement j’adore cette croisée entres les Arts.

Anthony Hopkins, qui joue le personnage principal lui-même nommé Anthony, a reçu l’oscar du meilleur acteur pour ce rôle, mille fois mérité ! Olivia Colman m’a éblouie aussi, j’aime tant cette actrice.

Ce qui m’a le plus marqué, c’est que The Father est une véritable expérience sensorielle au cinéma. On y vit une expérience unique d’incarnation, et c’est bouleversant. Le réalisateur nous met dans la tête de son personnage, on est nous-même déboussolés par la temporalité qui se brouille, les visages qu’on ne reconnait pas, les propos réels ou inventés… on est perdus, et rien ne pouvait mieux marcher pour éprouver de la tendresse envers le personnage. C’est brillamment réussi.
Marie Sauvion, critique cinéma, écrit très justement : « La réussite de The Father, c’est qu’il ne parle pas d’Alzheimer, il le traduit » et c’est vraiment ce que j’ai ressenti, on vit une expérience bouleversante avec ce film.