Devoir de mémoire
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Le film vous permet l'expérience de voir votre appartement se tranformer en celui de votre fille, puis en chambre d'hôpital. Mais aussi l'expérience de voir votre fille se changer d'un instant à l'autre dans les traits de votre nouvelle infirmière. L'expérience est presque sensitive, l'effet produit donne au spectateur l'occasion de ressentir momentanément la vraie désorientation. On en vient vraiment à se dire « mais je deviens fou là ». Expérience que l'on avait déjà ressentie dans La moustache (2005) d'Emmanuel Carrère, où l'on se retrouve au cœur des bouffées délirantes de Vincent Lindon. Je trouve que l'expérience va encore plus loin et nous plonge même dans le corps d'Anthony on ressent la raideur de ses genoux, sa difficulté à mettre en mouvement sa vieille carcasse, mais aussi à faire rayonner son visage, tout est comme englué.
Plus classiquement le film vient sur la relation père-fille, et les difficultés, l'envahissement dans la vie des aidants. Mais ce que montre ce film, c'est qu'Anthony veut garder son aura de père et par là s'entend sa domination. Il écrase sa nouvelle aide à domicile comme il écrase sa fille. Il ment il feint, il laisse l'autre avancer et ne s'annonce vaincu qu'à la toute fin. Il joue de son charisme Hopkinsien pour, au moins, se laisser croire qu'il est en maîtrise, ne rien montrer de ses faiblesses et garder son autorité écrasante sur sa fille.
Un film épatant ! Qui surtout a poussé le vice en prenant un acteur ressemblant étrangement à mon grand père.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Oscar du meilleur film 2021
Créée
le 10 janv. 2022
Critique lue 78 fois
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