Il n'y a rien de plus gratifiant que de voir son manga connaître un beau succès, au point d'être adapté en anime tout aussi enthousiasmant et d'avoir l'occasion, 30 ans après, de mettre soi-même en image un long-métrage somme qui accueille chaleureusement le néophyte et offre une expérience nouvelle au connaisseur. Takehiko Inoue reprend ainsi la main sur l'équipe du lycée Shohoku, dans un match face à celle de Sannoh Kogyo, changeant son protagoniste, du voyou Hanamichi à l'outsider devenu meneur Ryota. Très intelligemment, le scénario se déroule le temps de la rencontre, développant son histoire et ses personnages en parallèle de l'intensité croissante du jeu et ses contrecoups. Les flashbacks font le point sur les épreuves que les joueurs ont su surmonter pour faire équipe ; c'est vraiment la ligne directrice du film et l'écriture des psychés est bonne, tout comme la comédie bien placée. Par ailleurs, l'animation est superbe, agencée dans un découpage de plans qui imite l'aspect du manga, avec les textures du grain du papier et du dessin crayonné. Les arrière-plans aux couleurs effacées mettent le match en valeur, d'autant plus qu'il use de cel shading et CGI. Les expressions faciales pleines de vie, ombrages et traits d'esquisse sont ainsi complimentés par cette dimension supplémentaire, tout comme les effets de vitesse qui soulignent l'hystérie du match. La caméra devient immersive dans ses points de vue, et réactive aux changements soudains du jeu. Avec les crissements des semelles sur le parquet, les rebonds de la balle, et le public en haleine, le rythme ardent profite de cette dextérité de mise en scène et d'une BO énergique pour propulser les quarts-temps en un finale magistral, tant dans sa proposition graphique que dans son montage sonore.