Jackie Chan, vieux propriétaire d'un resto chinois à Londres, dépose sa fille dans une rue bondée de la métropole juste avant qu'une moto piégée et que sa fille y perde la vie. Débute alors sa recherche des assassins liés à l'IRA, et pour avoir les noms des commanditaires, rien de mieux que de forcer la discute avec le Vice Premier Ministre irlandais, incarné par Pierce Brosnan, ancien membre militaire de l'IRA.
Jusque là, rien de neuf sous le soleil. Martin Campbell, habitué aux films d'actions un peu burnés (Masque de Zorro, Goldeneye, Casino Royale) et sympathiques (si on excepte Green Lantern), fait ce qu'il fait de mieux: un Taken-like avec un Jackie Chan plus vieux et fatigué que jamais mais toujours prompt à jouer de la cabriole pour ravir ses fans.
Sauf que voilà. Pour arriver à ça, il a fallut mélanger un script de thriller totalement classique (un politicien cherche à retrouver une cellule terroriste pour l'empêcher de le traîner dans la boue) à un actioner chorégraphié de Jackie Chan. Un mélange des genres que le trailer vend plutôt bien, mais qui se fracasse la tronche sur le trottoir anglais. On aura bien du mal à justifier les actes de papy Jackie, outrepassant totalement les limites du bon sens pour interroger un politicien qu'il sait (pendant 80 % du film) pas spécialement impliqué dans l'attentat. Tout ça pour avoir les noms de ses anciens complices. Cet état de fait ne bougera absolument pas avant les dix dernières minutes du film, Jackie ne représentant que le mec un peu relou venu empiéter sur les affaires plus sérieuses des anciens de l'IRA.
Pendant ce temps, toute la pseudo-intrigue autour de Pierce Brosnan paraît totalement déconnecté de ce côté action, avec des séquences entières inintéressantes, cherchant à justifier l'intrigue politique à coups de complots gouvernementaux tirés par les cheveux, où n'importe quel personnage est susceptible de trahir son prochain.
Ce n'est que lors de la dernière séquence d'action que notre Jackie préféré va se mélanger à l'intrigue politique histoire de conclure l'histoire sur un peu de violence, vu que c'est quand même ça qui nous a été vendu. Alors certes, ces scènes sont bien fichues et mises en scènes, mais ces petits plaisirs coupables sont bien maigres face à l'ennui qui surplombent la bobine dans son ensemble. Un bien beau bordel totalement inutile, qui parvient à transformer sa tête d'affiche en un personnage secondaire: sacré coup de maître.