Jamais Jackie Chan ne m'avait paru aussi vieux. C'était peut-être voulu pour le rôle. Mais c'est un fait. Il vieillit et il ne peut plus aller vers la baston virevoltante que le grand public aura découvert avec Rush Hour en 1998. Soit vingt ans plus tôt.
Avec The Foreigner, le clown devient triste. Lui qu'on a longtemps fait passer pour un acteur limité, plus doué pour donner des bourre-pifs (et en recevoir) que pour jouer la comédie et apprendre son texte. On n'est pas non plus dans Tchao Pantin mais, incontestablement, son retour dans son pays lui a permis d'enrichir sa palette.
Même si Campbell est définitivement sous-estimé et à 75 ans sait toujours filmer l'action comme pas grand-monde finalement, chaque coup porté et reçu par Jackie fait vraiment mal et fait encore plus ressortir le poids des ans. Ça en rendrait presque anecdotique les retrouvailles entre le réalisateur néo-zélandais et Brosnan vingt-deux ans après l'excellent GoldenEye.
Mais bon, Brosnan, lui, ne fait qu'approfondir l'orientation "série B" donnée à sa carrière depuis son dernier James Bond en 2002. Je ne sais pas si The Foreigner parviendra à remettre en selle tout ce joli petit monde (et est-ce que Jackie Chan a envie à soixante ans passés de revenir tourner à Hollywood des copies de Rush Hour ou Shangai Kid ? Ce n'est pas si sûr) mais c'est un excellent Taken-like avec une bonne dose de politique avec tout ce que ça peut comprendre en terme de dissimulation, trahison, complots, arrangements entre (faux) amis.