Comme a chaque fois que l'on voit un film de Aronofsky, on éprouve une étrange sensation difficile a retranscrire, semblable à une sensation de choc (comme celui de "Requiem for a dream" ). "The Fountain" n'échappe pas a la règle.
Ce projet personnel du réalisateur surdoué prend pour base une aventure amoureuse au travers des siècles, le tout vu, à travers ces époques, comme différentes quètes (la vie, la renaissance et la mort) tournant tous autour du même thème : l'amour eternel. Et ce malgré un scénario intemporel et baladeur donc parfois très embrouillé - mais néanmoins très touchant et possédant une morale forte sur la vie-, Aronofsky réussit son pari grace à sa mise en scène. En effet, le style de Darren prouve tout son charme : les plans et cadrages sont inventifs, originaux, s'adaptant a toutes les époques présentées, rendant les scènes d'actions trépidantes, et les scènes dramatiques plus que poignantes
Mais le meilleur du film viens de la partie se déroulant de le futur, qui est tout juste magnifique, le résultat tenant presque de la peinture surréaliste. Mais le film est renforcé en émotion grace à l'interprétation magistrale de Hugh Jackman (qui casse ici son image de Wolverine) et Rachel Weisz, tout deux bouleversants en couple immortel face a leurs destins fantastiques mais inéluctable. Le film marque aussi le retour de la collaboration entre Clint Mansell et Darren Aronofsky, qui signe ici une musique collant parfaitement a l'ambiance du film, mais qui hélas est assez répétitive. "The Fountain" est donc un chef d'oeuvre du cinéma étrange et dramatique, porté par une mise en scène originale et sublime et deux bons acteurs principaux, qui bouleversent autant le spectateur que leur carrières . Le film le plus beau de l'an 2006, si ce n'est le meilleur. Il existe des films qui nous hantent pendant longtemps et qui nous font ressentir une sensation indescriptible, The Fountain en fait partie.