Un mélodrame et un réquisitoire assez virulents contre le pouvoir corrupteur de l'argent : amis d'enfance, tour aurait du réunir Kanichi et Omiya mais le père de cette dernière promet sa fille à une homme fortuné. Ecoeuré d'avoir été écarté à cause de ses origines modestes, Kanichi abandonne ses études et devient un recouvreur de dettes désabusé et sans compassion.
Malgré une certaine concision dans la narration (76 minutes et une conclusion percutante) avec des ellipses intelligentes qui permettent à plusieurs séquences pivots de prendre leur temps, le film n'est pas très palpitant ni émouvant à cause d'un déroulement est assez classique. La seconde moité est même très prévisible dans l’enchaînement de ses séquences. L’interprétation est également un peu guindée, tandis que la réalisation, un brin compassée désormais, semble se chercher un style comme en témoigne l'utilisation souvent gratuite de rapides travellings latéraux très rigides qui n'apportent pas de force au récit. En revanche, il y a comme toujours chez le cinéaste une belle utilisation des décors extérieurs (une brouille entre les deux amoureux sur un sentier dans une vallée, au bord d'une rivière) et une science du cadrage qui souligne avec plus d'habileté sur le sentiment d'abandon ou de faillites morales des personnages.
Il s'agit d'une des nombreuses adaptation du roman de Koyo Ozaki qui fut aussi porté à l'écran en Corée et à Taïwan. Celle de 1954 par Koji Shima semble bien côté (d'un autre côté les autres versions - japonaises ou non - doivent être perdues).