À chaque fois,c'est la même histoire. À chaque fois,je me jettes goulûment sur le dernier Wes Anderson,attiré par le casting éléphantesque,les promesses d'un visuel chatoyant et le style vintage inimitable. À chaque fois aussi,j'en ressors mi-figue mi-raison. J'aimerais tant l'aimer plus que ça,ce "Grand Budapest Hôtel". Il est très bien comme il est est,d'une inventivité débridée sans limite,avec un sens remarquable du timing cartonnesque,du cadre précis et chargé en mille et une trouvaille visuelle. Malheureusement,il demeure très pauvre en envolées émotionnelles et cette célébration constante de la nostalgie(de la mort?)finit par le déconnecter de la réalité. Ses personnages ressemblent à des marionnettes,et seuls des acteurs chevronnés peuvent leur donner autant de vivacité. À ce titre,Ralph Fiennes en maître d'hôtel précieux et prévenant marche sur l'eau,et sa complicité avec le jeune acteur guatémaltèque crève les yeux. Wes Anderson,plus que jamais dandy épicurien,fait de cet hôtel oriental un refuge rassurant et revigorant,et s'autorise aussi des excursions plus mélancoliques en prison,plus dramatiques à bord d'un train. Un film qui mérite ses superlatifs en guise de qualificatifs,mais qui se regarde trop le nombril.
Akamaru
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top 20 (2013) et Top 10 Wes Anderson

Créée

le 8 mars 2014

Critique lue 320 fois

Akamaru

Écrit par

Critique lue 320 fois

D'autres avis sur The Grand Budapest Hotel

The Grand Budapest Hotel
Sergent_Pepper
8

Le double fond de l’air est frais.

Lorsque Wes Anderson s’est essayé il y a quelques années à l’animation, cela semblait tout à fait légitime : avec un tel sens pictural, de la couleur et du réaménagement du réel, il ne pouvait que...

le 27 févr. 2014

231 j'aime

23

The Grand Budapest Hotel
Veather
9

Read My Mind #2 : The Grand Budapest Hotel

Ami lecteur, amie lectrice, bienvenue dans ce deuxième épisode de RMM (ouais, t'as vu, je le mets en initiales, comme si c'était évident, comme si c'était culte, alors qu'en vrai... Tout le monde...

le 8 sept. 2014

174 j'aime

51

The Grand Budapest Hotel
guyness
9

Anderson hotel

Comme tout réalisateur remarqué, Wes Anderson compte quatre catégories de spectateurs: les adorateurs transis, les ennemis irréductibles, les sympathisants bienveillants et, beaucoup plus nombreux,...

le 28 févr. 2014

157 j'aime

68

Du même critique

Blood Ties
Akamaru
6

La nostalgie du Nouvel Hollywood n'excuse pas tout ...

Pour sa première expérience américaine,on peut dire que Guillaume Canet s'est bien entouré,puisque son mentor-scénariste-producteur n'est autre que l'illustre James Gray. Le roi du polar et du...

le 5 nov. 2013

9 j'aime

The Place Beyond the Pines
Akamaru
8

Tous forgés par notre ascendance et notre descendance.

Cette saga criminelle ample et ambitieuse se double d'un mélodrame filial souvent poignant. Derek Cianfrance,que l'on avait découvert avec le fougueux "Blue Valentine" confirme son talent de metteur...

le 1 avr. 2013

9 j'aime

Les Brasiers de la colère
Akamaru
5

"Voyage au bout de l'enfer" version cheap.

En seulement 2 films,les thématiques de Scott Cooper ont été bien cernées. Il s'intéresse à l'Amérique profonde en détresse,celle d'un misérable chanteur de country sur le retour("Crazy Heart),celle...

le 4 févr. 2014

8 j'aime

1