Pour les adeptes d'aventures sans temps mort...

« The Grand Budapest Hotel » est un des événements cinématographiques de l’année. Le simple fait qu’il soit réalisé par Wes Anderson fait que chacun jette un coup d’œil curieux sur ce nouvel opus. Ayant été conquis par « Fantastic Mr. Fox » et par « Moonrise Kingdom », je faisais donc partie de ce petit monde qui attendait avec intérêt son apparition dans les salles obscures. Ce fut chose faite le vingt-six février dernier.

Le site Allociné (www.allocine.fr) propose le synopsis suivant : « Le film retrace les aventures de Gustave H, l’homme aux clés d’or d’un célèbre hôtel européen de l’entre-deux-guerres et du garçon d’étage Zéro Moustafa, son allié le plus fidèle.
La recherche d’un tableau volé, œuvre inestimable datant de la Renaissance et un conflit autour d’un important héritage familial forment la trame de cette histoire au cœur de la vieille Europe en pleine mutation. »

Tout débute par une série de poupées russe chronologiques. On commence par découvrir une jeune fille venue se recueillir devant la statue d’un auteur défunt. La scène suivante nous fait découvrir cet auteur au crépuscule de sa vie. Il nous parle et nous plonge dans son passé qui l’a vu découvrir le Grand Budapest Hôtel. Il y rencontra le propriétaire des lieux qui lui-même nous contera les événements qui l’ont amené à prendre possession de ce célèbre lieu. Cet enchaînement de sauts dans le temps facilite notre dépaysement. Par ces différentes étapes, le réalisateur a fini de nous faire quitter notre réalité pour nous immerger complètement dans l’univers de Monsieur Gustave. Et ce n’est pas rien !

Une des forces de l’ensemble est de ne pas perdre de temps à mettre l’intrigue en place. Les personnages et les enjeux sont rapidement exposés. Ils sont clairs et il ne reste plus qu’à se laisser porter les pérégrinations qui vont alimenter le quotidien de ces deux héros, cibles des autorités et d’une famille peu compréhensive. Le rythme de la narration est plutôt effréné. Les aventures s’enchaînent et utilisent des supports scénaristiques variés. Aucune scène ne ressemble à une autre dans son contenu. L’unité est créée par l’atmosphère et la mise en en scène. D’ailleurs la simplicité du fil conducteur fait que ce film s’adresse à un public large et varié. Chacun y trouvera son compte.

Du début à la fin, nous suivons les périples des deux personnages principaux. De leur rencontre au dénouement en passant par l’annonce d’un testament, le vol légitime d’un tableau, les poursuites, les soucis, les astuces, etc. Le bon fonctionnement de ce duo incarné par Ralph Finnes et Tony Revolori. Le premier est une valeur sûre du septième art, le second était une découverte pour moi. Le fait est que leur complicité marche bien et participe activement au plaisir ressenti en tant que spectateur. J’étais très curieux de savoir où les menait cette fuite en avant.

Mais la sympathie que dégagent les deux amis n’est pas suffisante pour rendre la trame passionnante. Ils enchaînent les épreuves à un rythme particulièrement soutenu. A peine surmontent ils une difficulté qu’une nouvelle se présente à eux. Le fait que chaque scène voit intervenir un personnage secondaire différent fait naître une densité narrative certaine. Cela permet également de mettre en valeur le casting « cinq étoiles » que nous offre Wes Anderson. En faire un listing serait une tâche fastidieuse. Sachez juste que voir apparaître toutes ces têtes connues et appréciées participent au plaisir pur de la séance.

Pour conclure, « The Grand Budapest Hotel » est un film réussi qui m’a permis de passe un très bon moment de divertissement. La recette est classique mais remarquablement exécutée. La mise en scène est caractéristique du réalisateur et permet un cadre remarquable à une histoire prenante. Mon seul léger bémol concerne la relative absence d’émotion qui accompagne les personnages. Je suis davantage curieux de leur devenir plutôt que touché par leur destin. Malgré tout, cela reste une bien petite réserve devant la qualité de l’ensemble à la fois dans sa globalité que dans chacun de ses détails. Ce n’est déjà pas si mal…
Eric17
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le 5 mars 2014

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Eric17

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