The Grand Budapest Hotel par Granny Granny
Le cinéma de Wes Anderson a l’air “parfait” : par ses choix de cadrages, son montage très rythmé, ses couleurs, sa musique, ses acteurs célèbres et gentiment burlesques, etc. L’ensemble est si maîtrisé que l’on ne sait d’abord expliquer pourquoi ça ne prend pas.
Son cinéma est en fait plus perfectionniste et rigoureux que parfait. Mais cette méticulosité empêche justement toute émotion.
A chaque plan, on s’extasie : quel cadre net, quelle symétrie, quelle harmonie visuelle, quelle originalité pop! Chaque nouvelle image nous semble être une super trouvaille, étonnante et audacieuse.
Alors certes, Wes est peut-être le seul à faire ça, à tourner d’aussi longs clips acidulés et vifs, si visuellement maîtrisés. Mais quelle question se pose le cinéma de Wes Anderson? Où est le sens de son montage? Comme les films précédents, The Grand Budapest Hotel est un joli conte efficace, au rythme endiablé. Ou un Tati sous coke un peu trop bavard, dont les gags tomberaient à plat.