Un décès suspect, un tableau dérobé, un maître d'hôtel dérangé… Où est le lien ? Il suffit d'aller voir le Grand Budapest Hotel pour s'y retrouver. Mais de quoi s'agit-il ? Non non je vous assure, ce n'est pas là le nom d'un cocktail trop alcoolisé mais bien d'un long-métrage. Le dernier né du réalisateur Wes Anderson. Sorti en salles le 7 mars 2014, il est bien parti pour être en tête des films les plus appréciés de l'année. Après Sam et Suzy dans Moonrise Kingdom, c'est au tour de M. Gustave et de Zero Moustafa de nous entraîner dans une histoire rocambolesque, pleine de péripéties en tous genres et de personnages complètement fêlés. Le spectateur s'évade dans une dimension haute en couleur et pleine d'humour.
Zero (Tony Revolori ,éblouissant dans son premier rôle au grand écran), jeune lobby-boy immigrant inexpérimenté, travaille sous les ordres du flamboyant M .Gustave (Ralph Fiennes), maître d'hôtel dévoué à son établissement. Ensemble ils se retrouvent dans un mic-mac à grande échelle incluant le meurtre d'une vieille dame, le vol d'un tableau d'une inestimable valeur et les agissements suspects d'une famille plus que louche.
Une folle histoire rythmée par une musique insolite et
entraînante, composée par Alexandre Desplat. L'enchaînement de balalaïkas, de yodels et de cimbaloms moldaves offrent des sonorités atypiques qui enchanteront les adeptes d'instruments originaires d'Europe Centrale.
Wes Anderson traite son oeuvre sur un ton décalé et plein d'humour, comme il a su le faire par le passé. Les répliques les plus insolites et les situations les plus abracadabrantes, en y rajoutant des décors colorés "carton-pâte" et un éventail d'acteurs fournissant un jeu des plus comiques semblent transformer le film en une étonnante œuvre théâtrale.
Œuvre portée par une étincelante palette de personnages, chacun attachant à sa manière. Nous avons l'extravagant M. Gustave, brillement interprété par Ralph Fiennes, nouveau venu dans la grande famille cinématographique de Wes Anderson (incluant déjà Bill Murray, Owen Wilson, Jason Schwartzmann, Adrien Brody, Edward Norton et Waris Ahluwalia dont nous ne citerons pas les personnages afin de ne pas trop ruiner la surprise). Et puis il y a aussi le petit nouveau: Tony Revolori, graine d'acteur en devenir découvert par Wes Anderson lors d'un casting de jeunes talents. Rajoutons à la famille Anderson des acteurs comme F. Murray Abraham parfait en Zero Moustafa plus vieux, sombre et élégiaque, Saoirse Ronan dans le rôle de la fraîche et
innocente Agatha, Mathieu Amalric en majordome qui en sait bien plus que ce qu'il ne prétend et Tilda Swinton, incontournable en vieille dame éplorée; tout cela résulte en un incroyable melting-pot de personnages, tous plus excentriques les uns que les autres, insufflant au film une brise d'euphorie grisante pour le spectateur.
Le format du film, lui, varie au gré des époques. Notre réalisateur fétiche nous confiera qu'il a réalisé Le Grand Budapest sous trois formats de projection différents nous offrant ainsi trois rapports à l'image distincts. De ce fait Le Grand Budapest Hotel nous apparait comme une sorte de tableau mouvant, chaque couleur, chaque détail étant travaillé avec la précision du peintre qui finalise son chef d'œuvre.
En bref, le Grand Budapest est un film de cambriolage unique en son genre, avec des gangsters, des courses-poursuites, des sociétés secrètes, de la romance et des gâteaux : un petit bijou de la comédie, complètement déjanté qui ravira ceux qui cherchent à rire ou tout simplement à s'évader.

MissMontaigne
8
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le 12 févr. 2016

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