Un des films les plus attendus de cette année est nommé comme une énième adaptation de la vie de Ip Man, maitre chinois du Kung-Fu né en 1893 et mort en 1972 et mentor d'un certain Bruce Lee. Après trois films sur le maitre ces dernières années voilà donc celui qu'on attend comme le chef d'oeuvre digne du maitre Ip Man. Réalisé par Wong Kar-Wai ("In the mood for love") ce dernier fait appel à deux stars chinoises qu'il connait bien, la charmante Zhang Ziyi et Tony Leung Chiu Wai (7 films ensemble) ; ce dernier s'étant entrainé 1 an à raison de 4 heures par jour, s'est aussi cassé deux fois le bras à l'entrainement ! Dès la première scène (un combat sous la pluie) on ne peut qu'être éblouit par la mise en scène sublime, stylisée et minutieuse du réalisateur. C'est simplement magnifique, d'une précision maniaque et d'une fluidité fascinante. Wong Kar-Wai assume une mise en scène très esthétisante qui ne faiblira jamais tout du long du film. Hors combat le réalisateur s'attarde sur les regards, use de gros plans qui sont d'autant de tableau somptueux. Les combats sont superbement chorégraphiés, montrant les gestes et les mouvements de façon aussi subjuguante qu'impressionnante. Alors, par contre, oui on peut chipoter sur le scénario car au final il ne s'agit nullement d'un biopic exclusif sur Ip Man. A l'origine le film aurait dû s'appeler "The Grandmasters" (au pluriel donc) que la tagline confirme ainsi "il était une fois le Kung-Fu" et force est de constater que c'est effectivement le sujet du film ; les personnages de Gong père et fille et celui de "The Razor" ont autant d'importance que Ip Man (ce dernier ayant la suprématie juste grâce à la voix Off) car oui le vrai thème du film est plus l'histoire du Kung-Fu que Ip Man. Il est d'autant plus décevant que le seul personnage historique réel du film est Ip Man, les autres étant juste inspirés de plusieurs personnages ayant vraiment existés. Wong Kar-Wai semble avoir beaucoup tergiversé pour savoir dans quelle direction aller. Dommage... Il n'en demeure pas moins que ce film est une fresque lyrique à la beauté plastique indéniable. La ligne directrice sur l'évolution et la philosophie du Kung-Fu reste terriblement prenante. La musique du japonais Shigeru Umebayashi ("In the mood for love", "2046" mais aussi "La cité interdite") habille merveilleusement l'art martial allant jusqu'à confirmer un hommage à Sergio Leone avec le Thème de Deborah de "Il était une fois en Amérique"... Quoi qu'on en dise "The Grandmaster" est une saga envoûtante digne d'être le film ultime sur le Kung-Fu.
Selenie
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le 19 avr. 2013

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