Si vous avez déjà vu un film de prof/coach sportif qui va donner du sens à des élèves issus de milieux défavorisés, du type que l’on voyait fleurir par bouquets dans les années 90 et 2000 et où la tête d’affiche interchangeable passait de Samuel L. Jackson à Michelle Pfeiffer, Hilary Swank ou même François Bégaudeau par chez nous, vous avez déjà vu The Great Debaters. Il est le représentant lambda d’un genre extrêmement codifié, d’autant plus lorsqu’il se base sur une histoire vraie, et dans lequel Denzel Washington avait déjà officié devant la caméra pour Remember the Titans. Ici, il se retrouve également derrière.
Et si je découvre Denzel à la réal via ce film, je comprends mieux pourquoi je n’en ai pas entendu parler plus tôt. C’est un film convenu au possible malgré un contexte intéressant et une certaine propension de ma part à accepter ce genre peu audacieux pour son aspect cocooning des territoires familiers : tous les beats sont connus d’avance, le bon sentiment est là et sans nuance aucune, la musique se fait tendre quand il le faut, le trauma vient appuyer l’argument, les mentors sont sévères mais justes… The Great Debaters ne s’écarte jamais des sentiers jalonnées du genre, et en oublie ainsi de livrer sa propre partition, et ce jusqu’aux typiques encarts finaux.
Alors on suit tout cela dans un ennui poli, ressentant l’injustice raciale là où on est censé la ressentir, feignant le suspense là où on est censé le feindre, et attendant les photos des véritables protagonistes de cette histoire alors que commence à défiler le générique.
Mais le générique, il a finalement défilé devant nos yeux pendant deux heures sans coup férir.