Pioché au hasard parmi les quelques téras de films qui dorment sagement dans les divers disques durs de la maison, nous étions bien partis pour nous moquer franchement de ce film pragmatique d'un aplomb sans failles (c'est-à-dire : lourdeau). Le début commence comme une romance érotique : un bg de soldat, insolemment rasé et le sourire en coin, frappe à la porte d'une maison de banlieue (ou à la campagne, j'ai rien compris) où se trouve une mère esseulée, prête à jeter son dévolu sur le premier soldat qui pourrait remplacer son fils décédé au combat.
Parce le coquin de David Collins (c'est le nom du soldat bg), ce fut un grand ami du fils disparu ! Il est venu porter la parole du défunt, tout gentil et attentionné qu'il est. A un moment, je me suis demandée s'il allait faire son coming-out tellement il était copain avec Caleb (le mort). Heureusement, la fille de la famille est arrivée, et un plan à trois dans cette romance érotique a pu être engagé dans mon cerveau.
Bref, en fait David est très chelou car il est parfait. Il est formidable. A un moment, il porte des kegs de bière comme Schwarzy porte des troncs d'arbre, je me suis dit que peut-être j'allais un jour l'aimer autant qu'Arnold s'il continuait dans cette voie-là. Il est super fort à la bagarre, vraiment, c'est un expert ; il est aussi fin séducteur (avec les filles, avec les mamans mais aussi avec les jeunes hommes et les papas). Toute cette perfection se double d'une étrangeté extra-terrestre ou robotique (coucou Terminator), bien rendue avec la mise en scène froide, un montage rigolo et une musique x-filesques ; face à lui tous les personnages sonnent justes et ont l'air d'être de vrais humains, on sent une véritable authenticité dans leurs réactions débiles.
Il y a un second degré permanent assez redoutable dans cet film (souligné par le beau titre en bleu sci-fy), puis ça prend des proportions hors-norme quand le black chauve de the wire et de fringe entre en scène, toujours en train de refermer sa veste, en mode "i'm military police, shut the fuck up and let me go", il débarque parce qu'en fait David serait un méchant (ce qui expliquerait pourquoi il veut se couper les doigts et changer de visage tu me diras). S'ensuit fusillade, semi-course poursuite, pléthores de morts violentes et gratuites (les mieux), et une dernière séquence dans un lycée avec les décors de la fête Halloween over the top : un putain de labyrinthe hanté trop cool, des éclairages très chouettes et de la fumée disco partout. David traîne sa jambe blessée et me rappelle le papa de Shining, c'est un clin d'oeil grossier et mignon à la fois.

ça me fait bien marrer de voir que The Guest est indiqué comme "thriller psychologique", ça lui donne un air sérieux alors qu'il s'agirait plutôt d'une bonne série B.
slowpress
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le 9 mars 2015

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slowpress

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