The Homesman est un film sorti discrètement en salle. Peu de bandes-annonces ont été diffusées et il n'a pas profité d'une promotion très étendue. Pourtant, il y a quelque chose à savoir d'emblée, c'est Tommy Lee Jones à la réalisation, et Tommy Lee Jones dans le rôle principal. De quoi déjà se sentir quelque peu visé et séduit d'avance, The Homesman est en plus un drame sur fond western. Un genre qui n'est plus du tout d'actualité mais qui se manifeste parfois encore, de la part de certains réalisateur modestes et ambitieux. En effet, il y a peu de westerns post 2000 mais la plupart d'entre eux ont su tirer leur épingle du jeu et se placer parmi les meilleurs du western moderne. Je pense entre autres à True Grit, L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Trois enterrements, The Proposition, 3h10 pour Yuma, et j'en passe.... En bref, à mes yeux, The Homesman a tout pour plaire.

Je n'ai pas perdu mon temps. Tommy Lee Jones, prend soin de planter son univers doucement mais surement. Il parvient à nous ravir les yeux dès les premières secondes avec ces plan contemplatifs à l'étendue infinie. Une sorte de déclaration d'amour de la part du réalisateur aux terres arides du centre des Etats-Unis. Il met en place une ambiance des plus intéressantes et nous prouve avec manière son talent certain de cinéaste. Les plans changent et ne se ressemblent pas. Avec maîtrise, il passe d'un plan à l'autre, varie ses prises, le tout dans une fluidité nette et parfaite. La propreté de la réalisation ne fait pas mouche et ne nous permet pas une seule seconde de décrocher les yeux de l'écran. Car Tommy Lee Jones assure grave.

Les acteurs ne peuvent que briller avec une telle direction. Mais je retiendrai principalement la prestation d'Hilary Swank. Elle se montre tout simplement impériale, je ne peux pas être plus objectif. L'émoi qu'elle m'a procuré n'est en aucun cas négligeable. Un mélange d'obstination et de tristesse qui nous saisit jusqu'au plus profond de nos tripes, cette actrice est effectivement épatante et admirable... Tommy Lee Jones a parfaitement su reconnaître son talent et sa présence à l'écran en lui laissant la vedette, une certaine preuve d'admiration. Car son personnage, à lui, est plutôt classique. Un rustre vagabond au passé mouvementé, en quête de rédemption, mais en aucun cas dédaignable. Il ressort de lui une véritable tendresse et sincérité. Je lui trouve une étrange ressemblance au Marshall Cogburn de True Grit.

The Homesman est donc un nouvel hommage au genre mais également une excellente surprise venant s'inclure parmi les meilleurs du western moderne. C'est en main de maître que Tommy Lee Jones s'inspire de ses aînés pour livrer une réussite majeure. Il renoue avec le genre de manière simple et sincère, sans passer une seule seconde au delà de la distraction et de la richesse thématique. Finalement, The Homesman ressemble à son réalisateur. Brutal mais nostalgique, philosophique mais linéaire. Héroïque mais pas superflu pour un sou.
langpier

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20

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