Critique de The Homesman par LuluCiné
Si beaucoup y voient une renaissance du western, Tommy Lee Jones n'a aucunement voulu inscrire son film dans ce genre. L'Ouest Américain et l'époque n'attirent pas forcément le film dans ce genre, plusieurs fois renouvelé. Il s'agit surtout d'un film sur les femmes ; quand bien même le sujet en dit long, une célibataire endurcie qui convoie trois femmes perturbées mentalement vers un lieu plus enclin à leur rétablissement, The Homesman parle d'une période extrêmement dure pour la femme, souvent reléguée au second plan jusque là.
Le film suit son chemin, l'intrigue n'est pas le maître mot, on est plus dans la contemplation des paysages et de l'être humain que dans l'aventure. Même si on se doute des étapes du scénario il nous réserve quelques surprises, mais l'atout vient bien des acteurs incarnant à la fois des personnages forts au bord de la folie.
L'entrecoupement des plans expliquant la folie des femmes par petites bribes est subtilement amené, sans pour autant casser le rythme du convoi. C'est parce que c'est justement un film d'ambiance que le spectateur est amené à apprécier cette entrée dans la folie.
Mary Bee Cudy, incarnant le visage de la femme forte, a pourtant bien des difficultés à faire face à cette tâche ; d'où le personnage de Tommy Lee Jones, un poil caricatural mais qui au fond a aussi le droit à sa rédemption.
Je reconnais qu'on a du mal à savoir où le film veut aller, cependant Tommy Lee Jones sait mener sa barque dans des paysages désolés, emmenant ces femmes vers un monde meilleur malgré les étapes difficiles du voyage.
Je m'attendais à cette ambiance dénuée d'action (de toute façon je n'en demandais pas), à cette palette de personnages et à ce rythme reposant, et ce fut donc naturellement que je suis entrée dans The Homesman avec beaucoup de plaisir.