The House of the Devil par iGore
A court d'argent, Samantha accepte de faire du baby‐sitting dans une maison isolée sans savoir qu'elle va vivre une nuit de cauchemar. Car à minuit, dans l'ombre d'une éclipse lunaire totale, les forces du mal vont être libérées...
Ce film a tout du Canada Dry, il a la couleur d'un film d'horreur des années 80, le gout d'un film des années 80 mais ce n'est pas un film des années 80. Non, il s'agit bien là d'un film produit en 2009 et qui n'a malheureusement pas connu de sortie en salle et se retrouve donc en direct-to-DVD. Le film était présenté en sélection officielle à Gérardmer cette année. Tout dans ce film fait penser aux films de la fin des années 70, début des années 80, que ce soit dans la manière de tourner, la photographie, la musique, les chansons, le walkman, le style vestimentaire, les coupes de cheveux, le téléphone, le générique, jusque dans la prise de son... C'est donc avant tout un hommage.
Le premier tiers du film sert à présenter le contexte, l'histoire et le personnage principal : Samantha jouée par une Jocelin Donahue très convaincante. Il sert aussi à poser l'ambiance : la jeune étudiante qui accepte un job de babysitter pour un soir qui lui permettra d'obtenir assez d'argent pour quitter sa chambre d'étudiante qu'elle partage à contre cœur et de se louer quelque chose pour elle toute seule.
Le second tiers va faire monter l'ambiance d'un cran, en présentant l'endroit où doit se rendre Samantha pour son babysitting, elle va se retrouver donc livrée à elle même dans cette maison étrange peuplée de gens étranges que l'on va découvrir petit à petit et avec elle, le spectateur part à la découverte de cette maison qui cache pas mal de secrets. Le propriétaire est tout de même prêt à débourser 400$ pour que Samantha garde quelques heures sa vieille mère le soir de l'éclipse de lune. La tension s'installe, l'ambiance est inquiétante et angoissante, voire particulièrement pesante.
Puis, pour les 20 dernières minutes, le film s'emballe, le véritable sujet est exposé aux spectateurs et on tombe dans un véritable hommage aux films d'horreur des années 70 et 80 comme ceux de Dario Argento, Roman Polanski ou encore John Carpenter.
Le film à l'ambiance particulière nous tient en haleine tout le long et on vit cette ambiance particulière par procuration. Même si le départ est un peu long, ces longueurs participent à la mise en place de l'histoire. Le kitch, plutôt bien rendu paie puisqu'il nous permet de rester jusqu'au bout et de ne pas trop se soucier du fait qu'au final, on ne connait pas les véritables motivations des habitants de cette maison. L'ambiance sonore est parfaite avec une musique qui colle plutôt bien au film. Un bon revival de l'âge d'or du cinéma d'épouvante des année 70-80, c'est un véritable hommage aux films de genre de cette époque.
Pour conclure :
Partant d'un scénario classique, le réalisateur ne cherche pas à effrayer le spectateur scène après scène. Au contraire et pour plus de plaisir, il réussi un savant dosage de terreur et de moments de répit qui capte sans effort l'attention du spectateur et le mène au paroxysme de la peur...